Deux étudiantes de l'université de La Rochelle ont décidé d'installer des distributeurs gratuits de protections hygiéniques. Une façon d'aider des jeunes femmes pour lesquelles cette dépense, pourtant nécessaire, est difficile à assumer.
L' Écosse est devenue en novembre dernier le premier pays européen à rendre les protections hygiéniques totalement gratuites. Une avancée pour les femmes écossaises mais qui reste encore un phénomène très isolé. En France, le débat est lancé, mais il est loin d'être réglé. On estime que le coût des protections hygiéniques représente entre cinq et sept euros chaque mois pour les femmes. Une dépense non négligeable, qui pose parfois des problèmes aux femmes en situation de précarité, aux étudiantes ou aux femmes qui vivent dans la rue.
Deux jeunes étudiantes rochelaises ont décidé de ne pas rester sans rien faire. Clémence Épinoux et Clara Garcia-Matos, toutes deux étudiantes en biologie marine, ont lancé le projet Primrose pour installer des distributeurs gratuits de protections périodiques. Leur but est d'aider les étudiantes aux budgets les plus serrés à ne plus avoir à se soucier de leurs protections hygiéniques.
Mis bout à bout, certaines étudiantes ne peuvent plus acheter des fruits ou financer leurs protections, c'est un gros budget, indéniablement.
Et l'initiative est plutôt bien accueillie, même par les garçons. C'est ce qu'explique cet étudiant :" J'ai pas ces soucis-là, mais j'en entend parler par des proches de la familles, des amis. C'est un truc qui devrait être plus mis en avant."
Reportage de Liane Courtey, Sébastien Poirier et Alexia Rouy.
Vers la gratuité en France?
En France, une première étape a été franchie en 2016 avec le passage à 5,5% de TVA sur les produits hygiéniques. Ils n'étaient auparavant pas considérés comme des produits de première nécessité. Cette première démarche acquise, les militantes féministes demandent maintenant à aller jusqu'à la gratuité.
En 2019, une “mission sur l’expérimentation de la gratuité des protections hygiéniques” a été confiée à Patricia Schillinger, sénatrice proche de LREM du Haut-Rhin qui a étudié les objectifs et les modalités de la mise en place de la gratuité dans plusieurs lieux collectifs. Son rapport rendu en octobre a conclu à la mise à disposition des protections hygiéniques dans les centres communaux d’action sociale, les universités,les lycées, les collèges et les prisons.
Une expérimentaion a été mise en place en septembre,auprès des femmes précaires, sans abri, détenues ainsi que dans les établissements scolaires du second degrés Mais cela ne reste, pour le moement, qu'une expérimentation.