Depuis le 10 novembre, le pont de Tasdon qui enjambe les rails SNCF à proximité de la gare de La Rochelle, est définitivement fermé à la circulation. Il est jugé trop dangereux, et si son triste état est connu depuis des années, les travaux n'ont jamais été entrepris.
À La Rochelle, le pont de Tasdon, érigé au-dessus de la voie ferrée non loin de la gare SNCF, vient d'être fermé à la circulation automobile, pour cause de danger imminent.
Cela fait plus de quinze ans que l'avenir de cet ouvrage d'art plus que centenaire fait polémique à La Rochelle. Les riverains, comme l'ensemble des Rochelais, sont surpris, alors qu'ils ont déjà bien des choses à redire sur la circulation dans la ville.
"On voit très très bien que tout le pourtour de La Rochelle est saturé, la rocade est saturée en permanence", peste Jean Hesbert, vice-président du comité de quartier de la gare. Il s'interroge : "Est-ce qu'on va faire des simulations sur l'impact que la fermeture du pont de Tasdon peut avoir sur la circulation en général à La Rochelle ?"
Un pont historique
Un peu d'histoire : en 1912, l'État décide de construire une gare à La Rochelle et donc un pont pour enjamber ses rails.
La route est alors une nationale, mais, en 2003, un contentieux entre la ville et la SNCF s'enlise. La justice accorde finalement, dix ans plus tard, et contre son gré, une présomption de propriété au Département qui, en juillet dernier, commande néanmoins une étude dont les conclusions sont sans appel. Le pont de Tasdon a vécu. Monsieur le maire se montre étonnamment confiant : "À l'échelle de notre département, la complexité de réaliser le pont de l'île de Ré, ou le pont sur l'estuaire de la Charente, ce sont des sujets infiniment plus complexes", explique-t-il. "Moi ce que j'atends et j'ai une grande confiance dans le département de la Charente-Maritime, c'est qu'on fasse ça dans un délai court, qu'on soit capable de déposer, remettre un pont neuf dans un délai très raisonnable."
Sylvie Marsilly, elle, se veut conciliante même si elle conteste toujours les dernières décisions de justice. Il en va, selon elle, de l'intérêt public : "C'est vraiment la responsabilité qui est la mienne que d'avertir Monsieur le Maire de La Rochelle et il s'est exécuté immédiatement. Mais sereinement, prenons le temps de définir un tour de table financier et de maîtrise d'ouvrage pour la reconstruction d'un pont, entre la SNCF, la ville, et bien évidemment le département."
Pour l'heure, la SNCF n'a pas réagi.