"Je suis las de cette existence, je ne veux plus souffrir" : atteint de la maladie de Charcot, Loïc Résibois est mort

Dans un message diffusé sur X, le député de la Charente-Maritime, Olivier Falorni, a confirmé ce mardi le décès de Loïc Résibois. Atteint de la maladie de Charcot, il témoignait encore la veille dans le journal de 20h de France 2 qui lui consacrait un long reportage.

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Hier soir encore, Loïc Résibois témoignait de son calvaire depuis l'île de Ré (Charente-Maritime) où il avait choisi de terminer ses jours, entouré de ses proches. À l'occasion d'un reportage que lui consacrait le journal de 20h de France 2, il réitérait sa demande de voir aboutir la loi sur l'aide à mourir. Atteint de la maladie de Charcot, il disait "ne pas vouloir pousser sa vie au-delà du point de rupture". Dans un message diffusé sur le réseau social X, le député Olivier Falorni, annonce qu'il est mort ce mardi 24 septembre. Une annonce ensuite confirmée par Anne Pinon, vice-présidente d'Amiens métropole et par l'association MDMD France.

"Je suis las de cette vie", confiait-il à l'équipe de reportage qui l'a suivi pendant plusieurs mois. Son souhait était de mourir chez lui, dans la dignité.

Me lever, qu'on m'habille, qu'on me douche, aller aux toilettes, même manger me demande un énorme effort

Loïc Résibois

Atteint de la maladie de Charcot

Ces dernières semaines, la vie de Loïc Résibois dépendait entièrement de son respirateur. L'homme expliquait être devenu prisonnier de son corps. "Si on ne vit pas cet enfermement, ce n'est même pas imaginable. Tout me coûte un effort abyssal. Me lever, qu'on m'habille, qu'on me douche, aller aux toilettes, même manger me demande un énorme effort."

Dans son message, Olivier Falorni lui promet d'être "fidèle à (son) message".

Voir le reportage de Maya Larguet, dans le tweet ci-dessous.

Loi à l'arrêt

Avec la dissolution, le texte de loi sur la fin de vie n'avait pas pu être voté et s'était, de facto, retrouvé à l'arrêt.

Dans un échange avec l'AFP en août dernier, Loïc Résibois, estimait avoir été "sacrifié" par la décision d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale, le 9 juin, en plein examen du texte.

La décision surprise du président, au soir du second tour des européennes, "a plongé des dizaines de milliers de malades dans le désespoir d'avoir une fin de vie sereine", ajoutait-il alors depuis la Somme, où il résidait, lui qui disait percevoir enfin "la lumière au bout du tunnel".

Cette "sérénité", "c'est ce dont nous a privés Emmanuel Macron sans même avoir un mot pour nous", regrette cet adhérent de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD).

Changer la loi française, qui actuellement n'autorise ni suicide assisté ni euthanasie, était l'une des promesses de campagne du chef de l'État. Après l'organisation de la Convention citoyenne et des mois de tergiversations, le projet de loi sur ce sujet hautement sensible avait été présenté au conseil des ministres en avril. Début d'un long processus parlementaire prévu pour durer quelque dix-huit mois, avant d'être brutalement interrompu.

Nouveau texte


Pour maintenir le sujet en haut de l'agenda de la nouvelle Assemblée, Olivier Falorni, rapporteur général du texte à l'arrêt, a annoncé le 19 juillet le dépôt d'une nouvelle proposition de loi reprenant "intégralement" le texte tel qu'il était au moment de la dissolution.

Une démarche accueillie avec "une immense joie" mais aussi de "la méfiance" par Loïc Résibois, qui estime que "la couleur du nouvel hémicycle est moins favorable qu'avant la dissolution, parce qu'il y a énormément de députés RN". Et ce, observe-t-il, alors que neuf Français sur dix se disent favorables à une légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté, selon un sondage Ifop de mai.

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