Soupçonné de centaines d'abus sexuels sur mineurs pendant 30 ans de carrière, Joël Le Scouarnec, doit comparaître les 13, 16 et 17 mars devant la cour d'assises de la Charente-Maritime à Saintes dans un premier volet. Son avocat déclare qu'il est réticent à l'idée d'un procès public
L'avocat de l'ancien chirurgien Joël Le Scouarnec, poursuivi devant les assises dans le premier volet d'une affaire hors normes de viols et agressions pédophiles, vient de déclarer qu'il était "perplexe" sur la "sérénité des débats" si le procès prévu dans un mois à Saintes devait être public.
Cette déclaration intervient au moment où la question d'un huis-clos divise les parties civiles.
Cette publicité sans arrêt depuis 6 mois d'un dossier qui doit être jugé dans un mois me rend un peu perplexe quant à la sérénité des débats dans le cas où ils seraient publics",
-Thibaut Kurzawa, avocat
"Dans l'hypothèse où ces débats devaient être publics, on peut craindre des débordements", a estimé l'avocat en évoquant un contexte d'"acharnement public" et "le climat de haine" sur son client, objet d'une cascade de révélations sur son long parcours de pédophile, sur fond d'omerta.
Procès d'assises en mars à Saintes
Soupçonné de centaines d'abus sexuels sur mineurs pendant 30 ans de carrière, Joël Le Scouarnec, 69 ans, doit comparaître les 13, 16 et 17 mars devant la cour d'assises de la Charente-Maritime à Saintes dans un premier volet. Il est accusé d'abus sexuels par quatre très jeunes victimes mineures à l'époque - deux nièces et une patiente, toutes désormais majeures, et la fille de ses voisins à Jonzac (Charente-Maritime), 9 ans aujourd'hui, qui l'avait dénoncé en 2017. Il reconnaît des agressions mais nie les viols.A quelques semaines de l'audience annoncée comme très médiatique, les conditions du procès, en présence ou non du public et de la presse, sont incertaines.
Les parents de la fillette réclament un procès au grand jour
Les parents de la fillette ont annoncé qu'ils réclamaient un procès au grand jour, contrairement aux deux nièces du chirurgien qui ont affirmé le 9 février au Parisien qu'elles souhaitaient le voir jugé à huis-clos pour des abus remontant aux années 1990 à Loches (Indre-et-Loire), afin de préserver leur identité. Si ces dernières maintenaient cette position, le huis-clos serait automatiquement ordonné à l'ouverture de l'audience.Lors d'une conférence de presse à Paris, les parents de cette fillette ont réitéré leur demande vendredi, la mère de l'enfant, Laura Temperault, soulignant que les nièces, en demandant ce huis-clos, "le protègent encore une fois de plus (Joël Le Scouarnec, NDLR)".
Que les nièces du chirurgien "se disent surtout qu'on n'est pas contre elles. On est avec elles, c'est un viol qu'elle ont subi", a ajouté le père, Jérôme Loiseau.
349 victimes potentielles
Le récit de la fillette en 2017 avait mis les enquêteurs sur la piste d'une affaire de pédophilie d'ampleur inégalée qui a conduit à ouvrir une seconde procédure, toujours en cours à Lorient. A ce jour, les enquêteurs ont identifié 349 autres victimes potentielles du chirurgien dont 246 avaient porté plainte au 11 février, selon le parquet.