La note s'annonce salée pour la plateforme de locations Airbnb. La Communauté de communes de l'Île d'Oléron (Charente-Maritime) lui réclame une coquette somme. En cause : la collecte, partielle, de la taxe de séjour pour 2020 et 2021.
Comme l'ensemble des lieux proches de la mer et de l'océan, l'Île d'Oléron est plébiscitée par les touristes. Depuis plusieurs années maintenant, la location saisonnière meublée y explose. Une rentrée d'argent importante pour les propriétaires, comme pour ceux qui servent d'intermédiaires. C'est le cas de la plateforme Airbnb qui met en lien les propriétaires des logements et les locataires pour des séjours de courtes durées.
L'heure des comptes a sonnée
Dans l'ensemble du pays, les communes perçoivent une taxe de Séjour pour chaque nuitée. Mais, pour les années 2020 et 2021, le compte n'y était pas, Airbnb ne l'ayant collectée que partiellement. En 2021, la plateforme avait réglé l'ardoise, avec des pénalités de retard. Une première avancée selon le président de la communauté de communes, Michel Parent, en bras de fer avec la plateforme depuis plusieurs années : "L'essentiel pour nous, c'est de toucher la taxe de séjour à laquelle on avait droit. Ce sont des sommes importantes qui permettent de faire des investissements touristiques sur l'Île d'Oléron. C'était essentiel que la situation s'assainisse".
Le volet judiciaire
La communauté de communes ne veut pas en rester là, elle réclame à Airbnb 30 millions d'euros d'amendes pour " défaut de déclaration ", une somme rondelette qui correspond au montant de chaque nuitées non payées. La société dont le siège social est situé en Irlande comparaîtra devant le tribunal judiciaire de La Rochelle, le 25 avril prochain.
De son côté, Airbnb clame sa bonne foi dans un communiqué de presse : "Le problème venait d'une erreur technique et a été résolu l'année dernière, dès que nous en avons été informé".
Un premier cas qui pourrait en appeler d'autres
La démarche de la communauté de communes de l'Île d'Oléron pourrait servir d'exemple à d'autres collectivités. Le Président de la communauté de communes de l'Ile d'Oléron pense ''que ça va faire écho. D'autres collectivités nous ont dit, comment vous avez fait pour être remboursés ? C'est un précédent que l'on crée, dans l'intérêt des collectivités et pour le respect de la loi".