Au pic de l'épidémie de grippe, le crématorium de La Rochelle ne pouvait proposer de crémations que dans un délai de 14 jours après le décès. Depuis une semaine, ce délai a pu être réduit à 10 jours, mais l'activité reste très soutenue, comme dans l'ensemble des crématoriums de la région.
Qualifiée de "sévère et mortelle" par Santé Publique France, la grippe est à l'origine de plus de 10 000 décès en France depuis le début de l'épidémie de cet hiver. Une mortalité importante qui occasionne dans de nombreuses régions un engorgement des services funéraires, et notamment un allongement des délais de crémation.
Les derniers chiffres officiels font état d'un taux d'incidence de 643 cas pour 100 000 habitants dans les quatre départements du Poitou-Charentes, le plus touché étant la Charente-Maritime.
Le crématorium de La Rochelle, en travaux jusqu'au printemps, a effectivement enregistré une forte augmentation des demandes de crémation, et tente d'y répondre au mieux, pour ne pas ajouter l'attente à la douleur des familles endeuillées.
"Le crématorium de La Rochelle peut faire sept crémations par jour, et on s'est aperçu que tous les opérateurs funéraires de la région appelaient, en raison d'une recrudescence de mortalité. Il était important que le crématorium, de par sa mission de service public, puisse tout de suite proposer des créneaux supplémentaires pour les familles", explique le directeur général des pompes funèbres publiques, Bruno Facerias.
Jusqu'à 14 jours d'attente
Au plus fort de la crise, certaines familles ont tout de même dû attendre 14 jours avant la crémation, le délai légal maximum autorisé par l’Etat. Actuellement, le délai d'attente est de 10 jours pour obtenir un créneau de crémation à La Rochelle. "On est sur une fourchette haute par rapport aux délais habituels, qui sont aux alentours de huit jours”, constate Bruno Facerias.
À Niort, où le crématorium peut réaliser jusqu'à huit incinérations par jour, "le mois de janvier a été très chargé", nous a-t-on indiqué. "Au niveau des délais, aujourd'hui, on est à cinq jours, on a pu aller jusqu'à sept jours".
À Poitiers comme à Angoulême, le nombre d'incinérations a aussi été particulièrement élevé pour un mois de janvier, toutefois les délais d'attente ont pu être maintenus dans la moyenne habituelle de cinq à six jours.
Le recours à la crémation est une pratique en pleine expansion en France. En 1980, seuls 1 % des Français y avaient recours, aujourd’hui, ils sont près de 40 %.
En Charente-Maritime, le taux de crémation est supérieur de 20 % à la moyenne nationale. Le département compte quatre crématoriums. C'est plus que dans la plupart de départements. Il y a en un pour la Charente à Angoulême, deux dans les Deux-Sèvres à Niort et à Bressuire, et deux dans la Vienne, à Poitiers et à Antran, au nord de Châtellerault.