"Plus de 15 jours d'attente" : achat de cases réfrigérées, ouverture le week-end... Les crématoriums confrontés à un pic de surmortalité "inédit"

En ce début d’année, l'épidémie de grippe cause une hausse importante des décès. Conséquence : dans les crématoriums, les délais s'allongent. Pour faire face à cette surmortalité, les professionnels doivent s'adapter en urgence. Exemple en Isère où l'attente pour faire crématiser un corps peut dépasser les deux semaines.

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"Ça rappelle un peu le Covid". Dans le Nord Isère, le délai d’attente pour une incinération s’élève à plus de 2 semaines. Une situation exceptionnelle : "Le mois de janvier est généralement très chargé, généralement on est à 8 jours d’attente. Mais là… Plus de 15 jours d'attente, c’est inédit", explique-t-on au crématorium des Charmilles à Beaurepaire.

Au crématorium de Gières, dans la périphérie de Grenoble, les délais sont un peu moins importants... Mais, il faut tout de même attendre près d’une semaine. "Il y a une pression importante. Aujourd’hui on est à 14 crémations par jour, soit le maximum, alors qu’on était entre 10 et 12 il y a quelques semaines", explique Jean-Marc Gauthier, président des pompiers funèbres intercommunales (PFI).

Une attente qui est source de souffrance supplémentaire pour les familles. Et ce n’est pas la seule conséquence. "Ça peut avoir un coût : une personne qui reste quatorze jours en conservation, ça ne sera pas le même impact qu’une personne qui reste trois jours", explique Clément Mulassano, chargé qualité aux pompes funèbres intercommunales.

Avec le pic de la grippe, c’est assez exceptionnel.

Jean-Marc Gauthier, président des pompiers funèbres intercommunales (PFI)

Le crématorium de Gières, tout comme celui de Beaurepaire, n'a jamais été autant sollicité depuis le Covid. D’autant que la crémation, moins coûteuse que l'inhumation, attire plus de familles. "Il faut savoir qu’en ce mois de janvier on a 66 % de demandes de crémation, contre 34 % de demandes d’inhumation. Ça signifie que les crémations ont explosé", poursuit Jean-Marc Gauthier.

Parmi les causes de surmortalité cet hiver : l’épidémie de grippe. La semaine du 13 au 19 janvier, 97% des défunts avaient 65 ans ou plus. "Durant les mois d’hiver on a toujours eu des décès importants, mais là avec le pic de la grippe, c’est assez exceptionnel par rapport à ce que l’on connaît d’habitude. Le nombre de crémation a augmenté de 20 à 30 %".

"Des cases réfrigérées supplémentaires"

Pour faire face, les professionnels doivent s’adapter : "On a rajouté des horaires le matin et on envisage d’ouvrir le samedi", explique-t-on au crématorium de Beaurepaire. À Gières, pour limiter l’attente, la direction du site a du doubler les équipes, et adapter son matériel. "On a été obligés de commander des cases réfrigérées supplémentaires. On est au maximum, on est à 84 cases pour conserver les corps dans de bonnes conditions", informe Jean-Marc Gauthier, qui l’assure, les professionnels font de leur mieux malgré la pression.

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