Avec une épidémie plus virulente cette année, la grippe touche de plus en plus de personnes. Le chef des urgences à Clermont-Ferrand nous livre ses conseils incontournables pour se protéger efficacement, éviter les complications graves et savoir quand consulter.
L’épidémie de grippe frappe fort cette année, avec une circulation plus intense du virus et des formes plus graves qu’à l’accoutumée. Face à cette situation, les urgences du CHU de Clermont-Ferrand connaissent une affluence inquiétante : « La semaine dernière, du 30 décembre au 5 janvier, nous avons eu 360 malades, et l’afflux continue d’augmenter. Les hôpitaux sont saturés », alerte le Dr. Jeannot Schmidt, chef des urgences du CHU de Clermont-Ferrand. Il rappelle l'importance de certains gestes simples et efficaces pour limiter la propagation du virus et éviter les complications. Voici ses conseils essentiels.
1. La vaccination : il n'est pas trop tard
Le médecin insiste sur la nécessité de se faire vacciner pour limiter la propagation du virus. « Le vaccin reste la meilleure protection, et il est encore temps de se faire vacciner, jusqu’au 31 janvier », souligne-t-il. La vaccination est particulièrement recommandée pour les personnes âgées, les malades chroniques et les soignants, qui sont plus vulnérables aux formes graves de la grippe. "Plus il y a de personnes vaccinées, moins le virus se propage", insiste-t-il.
Bien que le vaccin soit un outil essentiel, il ne suffit pas à lui seul. Le port du masque reste crucial pour le Dr. Schmidt, notamment dans les lieux publics, dans les transports, ou lorsqu’on rend visite à des personnes vulnérables.
2. Les gestes barrières : garder les bonnes habitudes
Les gestes barrières sont plus importants que jamais. Se laver régulièrement les mains, aérer les pièces de vie, et porter un masque dans les lieux publics sont des réflexes à adopter pour limiter la transmission du virus. « Ces gestes simples, appris pendant la crise du Covid-19, sont tout aussi efficaces pour la grippe », explique le professionnel de santé. Ces habitudes contribuent à empêcher le virus de se propager, particulièrement lorsqu'une personne est asymptomatique ou en période d'incubation, avant même de développer des symptômes. "Si vous allez à l’hôpital, dans un tramway ou même faire les courses, pensez à porter un masque. Le virus peut se propager dans l’air jusqu’à six mètres", prévient-il.
3. Quand consulter ? Identifier les signes inquiétants
Le médecin conseille de ne pas céder à la panique dès l’apparition des premiers symptômes. "Si vous avez des symptômes légers, comme de la toux, de la fièvre ou des douleurs musculaires, il n’est pas nécessaire de consulter immédiatement. Prenez du paracétamol, reposez-vous et surveillez l’évolution de votre état", explique-t-il.
En revanche, si vous ressentez des difficultés à respirer, si vous avez un essoufflement, ou si vous crachez une salive anormale (jaunâtre ou brunâtre), il est important de consulter rapidement un médecin. « Dans ce cas, contactez votre médecin traitant dans un premier temps. Il est possible qu’une prise en charge plus poussée soit nécessaire aux urgence », précise-t-il.
4. Ne pas se précipiter sur les antibiotiques
Une erreur fréquente consiste à chercher un traitement immédiat en prenant des antibiotiques. Cependant, le Dr Schmidt met en garde contre cette pratique : « Les antibiotiques sont inefficaces contre les virus de la grippe si elles sont prises n’importe comment ». Les antiviraux peuvent être efficaces, selon le médecin, mais doivent être administrés dès les premiers symptômes. "Plus tôt ils sont pris, plus leur efficacité est grande", souligne le chef des urgences du CHU de Clermont-Ferrand.
5. Les complications : éviter les risques graves
La grippe peut entraîner des complications graves : "Les complications respiratoires sont la principale cause de décès liés à la grippe. Les virus attaquent les poumons, épaississent les parois des bronches et des alvéoles, rendant la respiration difficile", avertit le médecin. Ces complications peuvent mener à une insuffisance respiratoire sévère, nécessitant une hospitalisation en réanimation.
Les personnes âgées, mais aussi celles atteintes de maladies chroniques (cardiaques, respiratoires), sont particulièrement exposées à ces risques. « La grippe aggrave les maladies sous-jacentes, ce qui entraîne souvent des hospitalisations massives », note le médecin. De plus, chez les personnes âgées, les chutes, dues à un vertige causé par la grippe, sont fréquentes. « Ces chutes peuvent entraîner des fractures graves, notamment de la hanche », souligne-t-il.
