Au moins une vingtaine d'établissements hospitaliers ont déclenché le plan blanc en France. Comme celui de Romans-sur-Isère, dans la Drôme. Ils expliquent que "face à une situation de tension inédite liée à un très grand nombre d'admissions", des mesures exceptionnelles doivent être prises.
Dans les SAMU et les services d'accès aux soins d'urgence, l'activité est en hausse de 10 à 15%. Une hausse liée à l'épidémie de grippe et d'affections respiratoires. "À voir les chiffres, ce n'est pas monstrueux, mais on est dans une taille d'épidémie qui sera probablement dans la fourchette haute cette saison", a indiqué à l'AFP le virologue Bruno Lina, membre du Covars (comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires).
Chez les jeunes adultes, le virus H1N1, ça tape, avec des formes cliniques assez marquées, notamment des gens qui sont parfois 48h ou 72h au lit, avec l'impression d'être épuisés au point de ne pas arriver à se lever.
Bruno Lina, virologue
"Un afflux massif de patients"
Le médecin observe qu'après les enfants et les moins de 50 ans, les personnes âgées, plus à risque d'hospitalisation, sont de plus en plus touchées.
Les hôpitaux se retrouvent donc sous tension. Depuis le 4 janvier, à Romans-sur-Isère, le plan blanc a été déclenché, comme dans une vingtaine d'établissements partout en France.
Ce plan blanc permet de "mobiliser immédiatement les moyens de toute nature pour faire face à l'afflux massif de patients", indique les Hôpitaux Drôme-nord. Cela passe par le rappel de certains professionnels en congés ou la déprogrammation d'actes non urgent.
Des entrées aux urgences limitées
Sur la page d'accueil de l'établissement Drômois, on peut lire qu'en cas de problème de santé, il faut "contacter en priorité son médecin traitant, appeler le 15 en cas d'aggravation afin d'être orienté vers le parcours de soins le plus adapté". Les admissions aux urgences de Romans "sont conditionnées à un appel et une régulation préalable par le 15", est-il encore précisé.
"Crises hivernales prévisibles"
Agnès Ricard-Hibon, porte-parole du syndicat Samu-Urgences de France (SUDF) déplore cette situation. "Le problème majoritaire, c'est le manque de lits d'hospitalisation, comme toujours". Elle appelle à "anticiper" ces "crises hivernales prévisibles". "Il faut réserver un nombre de lits dans les services pour l'activité des urgences", une solution "connue" qui tarde à se mettre en place, a-t-elle regretté.
Renforcement des mesures aux HCL
Du côté des Hospices Civils de Lyon, l'un des plus gros centres hospitaliers en région Aura, le plan blanc n'a pas encore été déclenché, mais les HCL ont annoncé avoir renforcé les mesures de prévention depuis le 27 décembre dernier. Ainsi, le port du masque redevient obligatoire pour les patients et les visiteurs "dans les secteurs prenant en charge des patients à risque", comme aux urgences, en maternité ou en gériatrie.