L'entreprise rochelaise Léa Nature, l'un des leaders du bio sur le marché français, s'est engagée à se débarrasser le plus possible des emballages issus du pétrole. Dernière innovation : l'utilisation d'un film d'origine végétale pour emballer les boîtes de sachets de thés et de tisanes.
Chez Léa Nature, les emballages des produits cosmétiques sont depuis longtemps recyclables et plus de la moitié des tubes et des flacons sont d'origine végétale. L'entreprise rochelaise emprunte le même chemin pour les emballages des produits alimentaires et diététiques, aujourd'hui 13% d'entre eux sont d'origine végétale. La dernière innovation concerne le film protégeant les boîtes de sachets de thés et de tisanes qui est issu de l'eucalyptus et non plus d'une énergie fossile comme le pétrole.
"Il n'est pas fait à partir de pétrole mais d'une ressource renouvelable qui est la cellulose de bois. Son empreinte sur la planète est nettement plus faible puisqu'on a plus besoin d'extraire du pétrole et que l'on est sur une matière qui est renouvelable.
25 tonnes de plastique issu du pétrole en moins
Le pari de Léa Nature est de réduire, d'ici les trois prochaines années, de 90% la quantité totale des emballages plastiques à base de pétrole. Plusieurs solutions sont développées par l'entreprise rochelaise. Utiliser du plastique d'origine végétale pour les flacons ou les emballages de thés et d'infusions par exemple, éliminer totalement le plastique en remplaçant les capots de pots en plastique par d'autres en métal ou encore employer dans certains cas du plastique recyclé.Seize millions de boîtes de tisanes et de thés sont produites chaque année par le fabricant de produits bio rochelais. Remplacer le film plastique par cet emballage fabriqué à partir de cellulose de bois lui permet d'éviter d'utiliser 25 tonnes de plastique juste pour envelopper les boîtes d'infusion. Le produit est de plus désormais entièrement compostable, explique Philippe Reytenauer qui est ingénieur en chimie.
Le plastique végétal est-il la solution ?
Le plastique végétal aussi appelé biosourcé ne représente encore qu'une infime partie des emballages utilisés en France mais son utilisation par les marques tend à se développer, par souci pour les entreprises de diminuer leur impact environnemental mais aussi de "verdir" leur image.Mais le bilan écologique de ces nouveaux plastiques, végétaux et biodégradables pour certains, est peut-être moins positif qu'on ne le pense, même s'il reste bien meilleur que celui des produits issus du pétrole.
La production de ces emballages réalisés à partir de végétaux pourraient aussi avoir des conséquences négatives pour l'environnement si elle est développée à grande échelle. Pour trouver la matière première nécessaire, elle pourrait entraîner la mise en place d'une monoculture remplaçant les productions locales, une déforestation accrue (comme pour les bio-carburants) ou accroître l"utilisation de produits phytosanitaires. A noter que les plastiques composés à partir de résidus végétaux ont, en revanche, un bilan environnemental qui s'affiche bien meilleur.
Le reportage de Valérie Prétot, Joël Bouchon et Nadine Pagnoux-Tourret :