Gérante de pharmacie sur l'île d'Oléron, Fanny Djilani a pu, grâce à son appel à la gendarmerie, éviter que sa salariée ne soit la victime de son ancien compagnon, venu "lui tirer une balle dans la tête". Elle s'est confiée à la rédaction.

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La gérante de cette pharmacie de l'île d'Oléron se souvient très bien de ce samedi après-midi de la mi-janvier. "La pharmacie était fermée quand les gendarmes m'ont sollicitée, se souvient Fanny Djilani. Nous avons un système vidéo surveillance, C'est comme ça que j'ai pu contrôler avec eux, repérer le visage de la personne et mémoriser son visage."

En tout, juste dix courtes secondes capturées par la caméra lors de la journée précédente. Dix secondes pendant lesquelles l'homme entre, aperçoit son ex-compagne, salariée depuis peu de cette pharmacie, se fige et ressort.

"Il voit sa proie"

Pour décrire ce bref moment capturé par la vidéo surveillance de son officine, Fanny Djilani utilise d'autres mots. Elle dit : "Il voit sa proie".

Les gendarmes viennent de lui expliquer que cet homme, brièvement entré dans sa pharmacie, n'a pas le droit d'être là. Il a interdiction formelle d'approcher son ex-compagne ; il est poursuivi pour violences conjugales.

La gérante n'est pas vraiment surprise. Cette jeune femme venue renforcer l'équipe pendant un congé maternité n'était là que depuis une semaine, et, même si elle ne s'était pas confiée, "j'avais perçu des choses, qu'elle avait une vie compliquée", confie la gérante.

Au deuxième passage

Une nouvelle semaine commence. En ce lundi matin, Fanny Djilani est dans l'arrière-boutique, occupée à des tâches administratives quand, relevant la tête de ses papiers, elle le reconnaît.

"Mes collaboratrices, que je n'avais pas mises au courant, l'ont servi. Elles ont été naturelles. Moi, à l'arrière, je l'ai aperçu, mais je ne suis pas venue à sa rencontre, j'ai tout de suite appelé la gendarmerie."

Il avait un visage très nerveux

Fanny Djilani

Gérante de pharmacie

Avec le recul, Fanny Djilani estime que "c'est un enchaînement d'évènements qui a fait cette réussite. J'ai dû faire des choix, prendre de bonnes décisions."

Parmi ces éléments favorables, elle insiste aussi sur l'excellent travail des gendarmes : "Ils ne nous ont pas alerté sur sa dangerosité, mais lui, il avait un visage très nerveux. J'ai plus de 20 ans de métier, j'ai l'habitude d'observer le langage non verbal. Sur une échelle de 0 à 10, il était à 8."

>> À lire également : Il voulait tirer une balle dans la tête de son ex-conjointe: un homme arrêté par les gendarmes

Un mec hyper bizarre

En ce moment, c'est la période très calme, il n'y a que des Oléronnais sur l'île d'Oléron. "Ce grand monsieur, habillé avec un col roulé, une petite veste, en chaussures de ville, il détonnait par rapport à ma clientèle d'habitués."

Une étrangeté remarquée également par l'une de ses employées...  "J'étais en train de me décomposer, quand ma collaboratrice, venue chercher en réserve le médicament qu'il demandait, me lâche : 'Il est hyper bizarre ce mec'. Je lui ai dit : 'C'est bon, je gère".

Ça donne envie de s'engager

Fanny Djilani

Gérante de pharmacie

La suite est prise en main par la gendarmerie, aboutit à l'interpellation et au placement en détention de l'homme.

Fanny Djilani est aujourd'hui heureuse et soulagée de ce dénouement. Elle devine la grande souffrance de sa salariée, mais reste positive. Elle se dit contente d'avoir apporté sa contribution. "Ça donne envie de s'engager. Si ça peut donner envie à d'autres femmes d'aider..."

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