Tube de l'été au même titre que Brive, La Rochelle semble récolter les fruits qu'elle sème depuis deux ans en Top 14, mélange de formation, de bonnes pioches inconnues et d'étoiles confirmées ou en devenir.
Ne comptez pas trop sur les "Jaune et Noir" pour venir commenter leurs résultats, encore moins leur position de co-leader du championnat avec Brive avant de recevoir Lyon samedi à l'occasion de la 4e journée. C'est le résultat de leurs deux victoires consécutives à l'extérieur, à Grenoble (22-19) puis à Castres (26-18).Pour l'heure, si cette première place reste "anecdotique" comme le déclare leur manager Patrice Collazo, l'impression laissée par ses troupes, le jeu pratiqué depuis trois journées, rapide et dynamique avec des trois-quarts incisifs, ne peuvent laisser insensible. La Rochelle, ce n'est plus qu'une grosse mêlée avec les quintaux démonstratifs d'Uini Atonio ou de Vincent Pelo, du physique à tous les étages, et un bon buteur.
Son jeu, plus complet, s'affine, touche par touche : après avoir beaucoup misé ces deux dernières saisons sur son centre perce-muraille fidjien Levani Botia, actuellement blessé, l'équipe a évolué depuis le début de l'été vers un jeu moins stéréotypé, en témoignent les essais de 100 mètres inscrits à Grenoble ou à Castres.
Un bon compromis
Dès lors, ses ambitions s'affirment après un dernier exercice au cours duquel le club a longtemps lorgné la 6e place, la dernière qualificative pour la phase finale, avant de baisser pavillon en fin de parcours, faute de souffle. "On essaye d'avoir dans l'effectif ce phénomène de stabilité, comme peut l'avoir le club tout entier, afin d'aller de l'avant, de capitaliser sur le travail fait chaque saison, et de ne pas repartir de zéro", explique Collazo, convaincu du potentiel de son groupe, où règne une ambiance presque clanique qu'il inculque avec Xavier Garbajosa, entraîneur des arrières.Un groupe, aussi, où sont arrivés à l'intersaison l'ouvreur clermontois Brock James et le double champion du monde All Black Victor Vito, symboles de cette montée en gamme. Samedi, Vito était remplaçant, comme Jason Eaton, autre ancien all black, et Atonio, international français, preuve que le banc s'est considérablement densifié.
"On essaye d'avoir un équilibre entre les pros plus âgés, les joueurs du centre de formation, et d'autres que nous avons été chercher en Pro D2, qui découvrent le haut niveau et qui arrivent à s'y imposer", poursuit Collazo. "C'est un bon compromis pour que le Stade Rochelais soit compétitif à court et à long terme."