Vendée Globe : le rochelais Yannick Bestaven fait une prière pour Sainte-Hélène

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Après dix-sept jours de mer et une descente de l'Atlantique bien compliquée, les coureurs du Vendée Globe tentent d'échapper à l'anticyclone de Sainte-Hélène. Sur Apivia, Charlie Dalin est en tête. Yannick Bestaven, lui, prend la sixième place mais préfère ne pas se fier pour l'heure au classement.

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"Et meure Pâris ou Hélène, Quiconque meurt, meurt à douleur. Celui qui perd vent et haleine, Son fiel se crève sur son coeur." Ils sont probablement peu nombreux les skippers du Vendée Globe à avoir embarqué dans leur sac les poèmes de Villon. Mais si la mythologie grecque est, de fait, essentiellement basée sur des histoires de galère, tous ces circumnavigateurs sont effectivement en train de "perdre vent et haleine" dans ce maudit anticyclone, celui de Sainte-Hélène bien sûr. Le susnommé Pâris a du avoir des vents bien plus favorables quant il a embarqué de force la fille de Zeus sur son bateau pour rallier Sparte.

Mais foin de littérature, et si, dans la tradition catholique, Hélène est la patronne des teinturiers, pour l'heure, c'est plutôt atelier tricot à bord pour les trente-deux marins en course. Quand on sait ce que coûte physiquement la moindre manoeuvre sur ces bateaux-là, on imagine l'état de fatigue d'un Charlie Dalin qui, à force de virements et d'empannages, a pris le large en laissant son premier poursuivant Thomas Ruyant à 70 miles nautiques (130 kms) de son tableau arrière. 
Yannick Bestaven, lui, pointait à la sixième position mercredi midi. Joint par téléphone, le skipper rochelais nous confirme qu'Hélène, c'est pas sa copine. "Je suis en pleine forme et le bateau est en parfait état. Il n'y a que cette charmante demoiselle prénommée Hélène qui nous fait ch...". On ne peut pas être plus clair. En suivant à distance le doyen Jean Le Cam, Yannick a pris "l'option des vieux", comme il dit. Plus à l'ouest, d'autres comme Alex Thomson, Samantha Davies ou Louis Burton ont fait le pari de faire le grand tour pour toucher du vent plus rapidement. C'est quitte ou double.

C'est tout l’intérêt du jeu : savoir s'il fallait mieux bifurquer plus tôt en se rallongeant la route ou prendre les petits chemins de traverse comme nous. On verra ça dans 24 ou 48 heures. Là, c'est pourri, beaucoup de transitions de vent, de changements d'axe avec de la pluie et donc beaucoup de manœuvres. C'est physique, pas simple et peu de sommeil cette nuit parce qu'il fallait "être dessus" et pas s'endormir. Notre Graal, c'est plein sud pour sortir de l'anticyclone de mademoiselle Hélène. c'est pour ça que je me méfie beaucoup du classement même si je suis bien positionné. Je sais qu'à ce jeu-là, on peut tout perdre ou tout gagner. On va rester confiant et positif sur la suite des événements.

Yannick Bestaven, skipper de "Maître Coq"

Il faut dire que le bonhomme n'est pas un habitué du quartier. Ses trophées sur la Mini-Transat ou sur la "Jacques Vabre" (deux fois tout de même) ne l'ont jamais emmené beaucoup plus sud que le Brésil. "Ca y est ! j'ai mis ma casquette d'aventurier !" rigole-t-il au bout du fil, "comme Christophe Colomb, je suis parti découvrir le monde !".
Une aventure en solitaire qu'il partage, depuis quelques jours, avec son collègue Boris Herrmann sur "Seaexplorer - Yacht Club de Monaco". Les deux bateaux naviguent bord à bord et donc à portée de VHF. "On a des hauts et des bas", explique Bestaven, "c'est cool d'être avec quelqu'un dans ces conditions de pétole". Un peu de réconfort psychologique donc avant d'attaquer les choses sérieuses dans les redoutées mers du Sud.

On fait route ensemble et c'est comme dans une échappée cycliste, c'est à chacun son tour de prendre la roue de l'autre et ça nous fait avancer. On est dans un moment de doute mais il y en a toujours un pour rassurer l'autre. Lui, il a déjà navigué quatre fois dans le grand Sud. Moi, je suis un peu anxieux, je ne connais pas trop. Là aussi, il me rassure. il me dit : "tu verras, c'est top ! c'est pour ça qu'on y va ! C'est sûr, ça va te plaire".

Yannick Bestaven, skipper de "Maître Coq"

Prochain "point d'étape" donc le bien nommé cap de Bonne-Espérance. L'espoir pour tous ces marins de rallier les Sables d'Olonne dans deux mois... ou plus.

A voir aussi, comment passer le temps dans la pétole de Sainte-Hélène :
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