Linky : un retraité relaxé de "violences" après avoir expulsé un technicien de chez lui

Un habitant de l'Ile de Ré (Charente-Maritime) qui avait expulsé manu militari un sous-traitant d'Enedis venu installer un compteur Linky contre son gré, en juillet 2016, a été relaxé mardi du chef de "violences" par un tribunal.

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Le juge de proximité du tribunal d'instance de La Rochelle a évoqué la "légitime défense des biens" et jugé la réaction du prévenu "proportionnée à l'agression".

Le prévenu, pompier à la retraite résidant à Sainte-Marie-de-Ré, avait refusé par écrit l'installation d'un compteur électrique Linky chez lui. Il avait même ajouté deux barreaux en métal pour interdire toute tentative de démontage du disjoncteur, installé sur une murette de son domicile. Il avait également placardé une affichette "Touchez pas à mon compteur".

Le 19 juillet 2016, un agent d'une entreprise sous-traitante d'Enedis s'était néanmoins présenté à son domicile. Et devant le refus du prévenu, il avait téléphoné à son supérieur qui avait fait venir les gendarmes pour tenter une médiation.  L'agent avait alors découpé les barreaux autour du disjoncteur, puis était entré dans la maison pour démonter le compteur électrique, accompagné par les gendarmes. Décidé à ne pas se laisser faire, le prévenu avait alors saisi le technicien par les épaules pour le mettre dehors.

L'agent a porté plainte pour violences. Le prévenu a de son côté déposé plainte pour violences, violation de domicile et pose illégale de compteur. "Ce jugement est très important", a estimé Stéphane Lhomme, fondateur du mouvement Stop Linky, présent au tribunal de La Rochelle. "Il va donner du courage à toutes les personnes confrontées à cette situation. Enedis doit donner des consignes à ses sous-traitants de ne pas entrer illégalement chez les gens", a estimé le militant.

Nous avons joint le prévenu par téléphone : "mon avocat et moi sommes très satisfaits de l’issue, vu que j’étais chez moi." Aujourd’hui, il a toujours le compteur Linky installé chez lui : "Je demande son retrait".

Quelques jours après les faits, le 22 juillet 2016, une manifestation de soutien avait rassemblé une centaine de personnes devant la mairie de Sainte Marie de Ré. Nous avions à l’époque réalisé ce reportage.

Un reportage d’O. Riou, M. Millet et A. Liégard avec les interviews de Jean Claude Guilbon, habitant Sainte Marie de Ré, d’Hervé Huot, directeur Territorial ENEDIS 17 et d’Anne Sandrine Buat, électro-sensible.



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