Le député de Charente-Maritime (PRG) Olivier Falorni suit de très près le dossier du terrorisme en France. Il fait partie de la Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme et réagit au drame de Nice.
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Olivier Falorni assistait à un concert des Francofolies hier soir à La Rochelle lorsqu'il a appris la tragédie de Nice. Bilan provisoire : 84 morts et des dizaines de blessés. Le député de Charente-Maritime n'est pas surpris outre-mesure : "
Je craignais que des terroristes profitent du symbole du 14 juillet pour frapper, dit-il,
malheureusement cet acte montre que que nous sommes toujours en guerre."
- Votre réaction à chaud face à l'horreur de Nice ?
Olivier Falorni. Je suis horrifié comme tous les Français mais finalement pas surpris. Nous avons entendu de nombreux responsables de services de renseignements pendant
les travaux de la commission d'enquête. Tous nous ont dit qu'ils craignaient des attentats avec de nouveaux modes opératoires. Ils redoutaient par exemple des attentats à la voiture piégée et dans des villes de province en estimant que les terroristes allaient déplacer leurs cibles. Renverser des gens avec un camion, c'est le type même d'opération quasiment impossible à empêcher.
- Une fois de plus, des voix s'élèvent pour dénoncer l'impuissance des pouvoirs publics. A tort ou à raison ?
Olivier Falorni. Toutes les questions doivent être posées sur l'efficacité de l'Etat mais comprenez qu'arrêter un camion conduit par un homme qui fonce dans la foule avec l'envie de mourir en tuant le maximum de gens, c'est impossible. Il faut acter le fait que nous sommes en guerre contre des gens dont le souhait est de mourir en martyr. J'ai l'impression qu'avec la réussite de l'Euro 2016, le début des vacances d'été, nos concitoyens se sont sentis à l'abri en oubliant la menace qui pesait toujours sur nous. Cet attentat est un retour de boomerang.
- Comment le peuple français peut-il vivre avec cette épée de Damoclès suspendue en permanence au-dessus de sa tête ?
Olivier Falorni. Nous sommes évidemment en situation de guerre et cela crée des dégâts psychologiques. Mais c'est très paradoxal. Dans la guerre conventionnelle, le peuple a conscience d'une menace qui pèse à chaque minute. Or le terrorisme procède par attentats sanglants en laissant courir de longues séquences sans aucune action. Et lorsque je rappelle que nous sommes en guerre, certains me reprochent de tenir des propos anxiogènes mais c'est la réalité. La menace peut venir de partout, à tout moment. Pour autant on ne va pas s'arrêter de vivre. Il faut juste accepter des contraintes supplémentaire, accepter les fouilles, rester vigilants et s'habituer à cette nouvelle donne.