La députée de Charente-Maritime Frédérique Tuffnell a annoncé sa décision de quitter La république en Marche et le groupe majoritaire à l'Assemblée nationale. Elle dit avoir un "point de non retour" et siègera dans un premier temps au sein du groupe des non inscrits.
Frédérique Tuffnell invoque son refus de "creuser davantage le fossé" créé par la réforme des retraites entre les Français et la majorité gouvernementale. La députée de Charente-Maritime, élue dans la circonscription de Rochefort et Surgères, a envoyé un courrier au chef de file des "marcheurs" Gilles Le Gendre dans lequel elle évoque une décision "pleinement mûrie" qui résulte de "plusieurs constats".
Elle estime que "la volonté de réforme et la vitesse imposée" ont "pris le pas sur la capacité d'écoute du gouvernement et la concertation avec les Français".
Pour Frédérique Tuffnell, l'élément déclencheur a été la méthode employée par le gouvernement pour faire passer sa réforme des retaites.
Si elle conteste la méthode employée, en revanche, la députée de Charente-Maritime se prononce toujours en faveur du fond de la réforme.Il a été très compliqué pour les citoyens de s'y retrouver, il n'y a pas eu de clarté et aujourd'hui, on arrive à un point de non retour où je ne peux pas cautionner et travailler sur ce texte tel qu'il est et surtout dans un temps aussi contraint.
Je suis personnellement favorable à une retraite universelle et à point. par contre, c'est la méthode que je conteste. Cette méthode ne me semble pas la bonne car on va travailler sur une procédure accélérée et ça va être très compliqué pour que les Français comprennent ce qui va se passer.
Une marcheuse de la première heure
Elle dit aussi vivre "une grande frustration du fait du manque d'appétence du groupe pour les sujets environnementaux". Tout en disant rester "fidèle à l'esprit de la campagne d'Emmanuel Macron", l'élue ne croit plus en sa capacité de "faire bouger les lignes de l'intérieur".Cette ancienne cadre de 63 ans siège au sein de la commission du Développement durable de l'Assemblée nationale. Elle fait partie des "marcheurs" de la première heure et s'est investie dans la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron dès le début. Elle s'était engagée au côtés d'Emmanuel Macron dès 2015 alors qu'il était encore ministre de l'Economie. Elle dit avoir eu le déclic en le rencontrant lors d'une réunion de travail."La quantité d'investissement pour obtenir une minuscule victoire, me conduit à un sentiment de lassitude et d'inutilité.".
Frédérique Tuffnell affirme aujourd'hui avoir "vraiment porté" la campagne du futur président de la République mais dit avoir atteint un "point de non retour".
La députée siègera dans un premier temps chez les non-inscrits.
14 députés en 2017
Avec ce nouveau départ, les effectifs du groupe LREM tombent à 300 membres et apparentés à l'Assemblée contre 314 en 2017 (en comptant le président de l'Assemblée Richard Ferrand), alors que la majorité absolue est à 289 sièges.Le groupe macroniste a prononcé trois exclusions depuis le début de la législature, dont récemment celle de Sabine Thillaye, et enregistré une dizaine de départs volontaires, sur fond de conflits sur la ligne de LREM ou de désaccord pour les municipales. S'y ajoutent plusieurs passages de membres à part entière à apparentés, dont trois en janvier.