Le chanteur Joseph d'Anvers défend son magnifique dernier album "Doppelgänger" sur la scène de la salle culturelle du Breuil-Magné, près de Rochefort, vendredi soir. Une rencontre littéraire et musicale suivra à la médiathèque, samedi, autour de son roman "Juste une balle perdue".
La salle culturelle du Breuil-Magné accueille ce vendredi 15 octobre l'une des voix les plus originales de la scène musicale française: Joseph d'Anvers.
Le chanteur, découvert en 2004 à l'issue d'un concours organisé par le magazine Les Inrockuptibles (CQFD (Ceux Qu’il Faut Découvrir)), s'est, en cinq albums, forgé une solide réputation. Son travail, à la croisée de la chanson française et du rock indépendant, séduit un public fidèle. Jusqu'à certains artistes populaires qui lui ont confié la tâche de travailler pour eux. Joseph d'Anvers a notamment écrit un album pour Dick Rivers et tout récemment a signé des chansons sur les derniers disques de Sylvie Vartan et d'Hubert Félix Thiéfaine.
Le concert de vendredi sera principalement centré autour du dernier album du chanteur, les très réussi Doppelgänger, également le nom du label qu'il a créé pour le publier. Une aventure nouvelle pour Joseph d'Anvers, longtemps artiste du label Atmosphériques.
Rencontre littéraire, samedi
Le chanteur, ancien boxeur diplômé de la prestigieuse école de cinéma La Femis, se révèle également doué pour l'écriture romanesque. Son dernier roman Juste une balle perdue (titre inspiré de la chanson de Taxi Girl), paru l'année dernière, a reçu un accueil chaleureux de la critique.
À la suite du concert de vendredi, Joseph d'Anvers participera à une rencontre littéraire à la médiathèque de Rochefort, samedi après-midi, où il sera question des passerelles entre écriture romanesque et écriture de chansons.
Entretien avec Joseph d'Anvers
Comment va se présenter le concert de vendredi soir à la salle culturelle du Breuil-Magné (Rochefort) ?
Joseph d'Anvers : J'ai souhaité rester au plus près du son du disque. Avant, à chaque tournée, j'essayais de m'éloigner de ce que j'avais produit sur le disque pour proposer quelque chose de différent. Comme j'avais fait quatre albums, quatre tournées, je me suis dit que, pour le cinquième, je voulais faire l'inverse avec les nouveaux morceaux et vraiment coller au plus près au son de l'album. C'est un son qui a été très travaillé, très réfléchi. C'est la première fois que je produis entièrement un album. Chaque détail, j'y ai réfléchi, j'ai pris le temps. Réarranger et trouver d'autres sons pour la scène, ça pouvait être moins bien. Là où il y aura une touche différente, ce sera sur les anciens morceaux. Il y a entre cinq et sept anciens morceaux, réarrangés à la manière de cet album.
Car c'est un album que tu produis sur le label que tu viens de créer. De quel(s) constat(s) es-tu parti pour créer ton label ?
Il y en a eu plusieurs. Je me suis rendu compte dans un premier temps que ce que m'apportaient certains labels, je pouvais me l'apporter moi-même. Si je m'entourais convenablement, je pouvais aussi bien le faire. Quand on s'est séparés, le label Atmosphériques et moi, je me suis retrouvé dans un entre-deux où j'ai sorti Les Matins blancs, en licence sur un autre label, un entre-deux fait un peu de bric et de broc. C'est vrai que ça s'est très bien passé pour l'album mais je me suis dit que maintenant j'avais envie de faire les choses de manière plus construite. Je me suis rendu compte aussi que quand Atmosphériques, mon ancien label, a fermé ses portes, mes masters (mes albums et mes chansons) ont été revendus à des labels (BMG et Sony) et ce sont eux qui sont désormais propriétaires de mes chansons. Je ne peux rien en faire. J'ai composé des titres mais ils ne m'appartiennent pas. (...) C'était quand même incroyable comme situation. Il y a donc eu ce second constat. Et puis, je me suis rendu compte que le monde de la musique n'allait pas bien du tout. Les gens n'achètent plus d'albums et le streaming ne rapporte rien aux artistes à moins d'être dans les musiques urbaines actuelles. Je me suis donc demandé comment faire les choses différemment. La réponse a été en créant une équipe, une famille avec laquelle je serais heureux de travailler, des gens triés sur le volet, des gens qui ont envie de travailler sur mon projet. Retrouver de l'envie. Et créer une économie dans laquelle je peux me retrouver. Dans un label, un artiste touche 10% des ventes de disques, là en créant le mien, je touche beaucoup plus. Je récupère la propriété de mes titres et j'ai le plein pouvoir sur mes chansons.
Après le concert de vendredi soir, il y a donc cette rencontre littéraire, samedi, à la médiathèque de Rochefort, autour du roman Juste une balle perdue ? Le public peut-il aussi s'attendre à un peu de musique ?
C'est d'abord une rencontre autour du livre. On va parler du roman et des ponts qu'il y a avec la musique et notamment comment on passe de l'écriture de chansons à celle du roman et, quelles sont les différences fondamentales entre les deux exercices. Je garderai de la veille du concert, ma guitare accoustique, et j'ai prévu de faire à la fin un mini concert. L'idée est de scinder l'après-midi en deux. D'un côté, la rencontre littéraire, de l'autre, le chanteur et quelques titres.
Concert de Joseph d'Anvers, vendredi 15 octobre à la salle culturelle du Breuil-Magné (17) à 20h30. Prix : 12€. Places en vente, ici. Rencontre à la médiathèque Erik Orsenna de Rochefort, samedi 16 octobre à 16h. Entrée libre.