Le directeur du zoo de la Palmyre répond aux époux Beauchamps, qui ont annoncé leur volonté de porter plainte. Leur chien guide n'avait pas pu accéder au parc lors de leur visite, ce samedi 24 août.
Le directeur du parc Pierre Caillé a déjà préparé sa ligne de défense au cas où les époux Beauchamps, dont le chien guide n'a pu entrer au Zoo de la Palmyre ce samedi 27 août, porteraient plainte : "Nous ne permettons l'accès d'aucun animal domestique pour des raisons de sécurité."Pour lui, l'intrusion d'un chien dans le zoo pourrait semer la panique chez ses pensionnaires : "Je refuse de risquer qu'une antilope prenne peur, saute la barrière et percute un enfant. Si les girafes se sentent menacées, elles peuvent courir dans l'enclos, se rentrer dedans et se blesser, voire se tuer."
"Mon père [Patrick Caillé, fondateur du Zoo, ndlr] m'a raconté qu'au tout début, les chiens étaient autorisés dans le parc, poursuit le directeur. Cela éveillait les instincts de prédateurs des lions et des tigres qui se projetaient sur la vitre de l'enclos." Un spectacle qui déclenchait l'hilarité des visiteurs...
Jamais des visiteurs mal-voyants ne se seraient plaints, d'après Pierre Caillé, qui juge "peu défendable" les arguments avancés par la famille Beauchamps. "Nous lui avons proposé de garder le chien durant leur visite comme nous le faisons à chaque fois", insiste-il.
Un flou juridique
Certes, des zoos acceptent les chiens guide dans leur enceinte, concède-t-il, mais "la spécifité de notre parc est la proximité des visiteurs et des animaux".Au Zoo de Vincennes par exemple, les animaux seraient, selon Pierre Caillé, "habitués à la présence des chiens guides depuis longtemps". "Nous en recevons qu'un tous les 3 ou 4 mois, pas assez pour que nos pensionnaires puissent s'y familiariser", argue le directeur.
Deux lois dispositions légales peuvent en contradiction dans ce cas. D'un côté, l'arrêté du 25 mars 2004 fixe les obligations auquels sont soumis les parcs zoologiques pour assurer la sécurité de leurs personnels, du public et des animaux. De l'autre, les lois du 11 février et du 29 décembre 2005 autorisent l'accès des chiens guides aux lieux ouverts au public.
Si les deux parties souhaitent en venir jusqu'au tribunal, le juge devra vraisemblablement arbitrer entre ses deux textes.