Depuis le début de la semaine, le centre équestre de Royan en Charente-Maritime, accueille une compétition internationale de saut d'obstacles. Un concours qui attire l'élite mondiale de l'équitation. Parmi eux, Julien Epaillard et Kevin Staut, deux cavaliers de l'équipe de France venus préparer une saison marquée par les JO de Paris.
"Amène huit cales, on va remonter de deux centimètres". Écartement des obstacles, hauteur des barres, un mètre pliant en guise de baguette, Cédric Longis orchestre la mise en place du parcours d'obstacle de la prochaine épreuve.
Parmi la cinquantaine de concurrents, les cavaliers Julien Epaillard et Kevin Staut, respectivement cinquième et quinzième au classement mondial actuellement. "On a toujours à Royan un gros plateau de cavaliers de très haut niveau. " explique le chef de piste.
Pour eux, c'est un concours de préparation, mais pour beaucoup de cavaliers ce concours deux étoiles, c'est leur niveau maximum.
Cédric LongisChef de piste
"Pour nous, la difficulté c'est de proposer un parcours qui convienne à tout le monde" poursuit Cédric Longis.
"Les chevaux, ce sont vraiment des athlètes à part entière. Ils ont des périodes de repos, des périodes de remise en route. Mes deux chevaux de tête ne sont pas là pour gagner. Pour eux, c'est une remise en condition. Par contre, il y a une épreuve réservée aux jeunes chevaux où j'ai amené une jument avec laquelle j'espère être compétitif" détaille Julien Epaillard.
Des rayures et des couleurs
Le respect du cheval, c'est la priorité de Cédric Longis : "On propose toujours des parcours qui sont agréables pour les chevaux, mais techniques pour les cavaliers. Même s'ils aiment sauter, les chevaux ils n'ont pas demandé à être là. Ce sont les cavaliers qui doivent travailler" explique-t-il. "C'est difficile de savoir ce que voient les chevaux, mais on sait qu'il y a des couleurs qui se sautent plus facilement que d'autres, que ce qui est difficile pour eux, ce sont les barres qui sont entièrement de la même couleur."
Objectif JO
Le concours de saut d'obstacles de Royan est l'une des premières compétitions de la saison, après la trêve hivernale. Le niveau et la dotation des épreuves sont modestes, mais l'élite mondiale des cavaliers s'y retrouve, pour remettre les chevaux en jambes, et ajuster tranquillement des réglages qui feront toute la différence pour la suite de la saison.
"Quand on les amène tout au long de l'année sur le très très haut niveau, on n'a pas le temps, la disponibilité et le relâchement des chevaux qui nous permettent de faire ces réglages-là, donc la semaine à Royan va être utilisée pour travailler tous ces petits détails qui vont faire la différence" explique Kevin Staut.
Classé quinzième mondial en ce début de saison, il a déjà une médaille d'or olympique à son palmarès (par équipe aux JO de Rio en 2016).
L'objectif principal de la saison, c'est les jeux olympiques à Paris, mais le parcours est encore long jusque-là. Il reste quelques belles compétitions à essayer de gagner en attendant.
Kevin Stautcavalier classé 5e mondial
Pour Julien Epaillard aussi, les JO de Paris 2024 sont en ligne de mire. "J'ai la chance d'avoir deux très bons chevaux en ce moment. Sur le papier, j'ai une grande chance de participer aux Jeux Olympiques. Je suis qualifié pour la finale de la coupe du monde fin avril à Riyadh, donc ça c'est sûr, je vais y participer. Les jeux olympiques c'est à la fois assez proche et assez loin. Il peut se passer beaucoup de choses avec les chevaux. Je fais partie des sélectionnés sur le papier, mais on verra d'ici là comment ça avance".
Pour le moment la fédération française d'équitation a établi une liste des cavaliers susceptibles de participer aux JO de Paris, Kevin Staut et Julien Epaillard y figurent en bonne place. Mais comme dans toutes les disciplines, les athlètes sélectionnés ne seront annoncés que peu de temps avant le début des épreuves.