“On n'a aucune perspective” : les professionnels du tourisme de Charente-Maritime hésitent à recruter leurs saisonniers

Faut-il embaucher des saisonniers pour l’été ? La question agite les professionnels du tourisme. En Charente-Maritime, la filière fait travailler 20 000 personnes pendant la haute saison. Mais avec la crise sanitaire, impossible de se projeter.

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“On essaie d’anticiper mais on est dans le flou total”. Sandrine et Jean-Christophe Garnier sont propriétaires de la brasserie-cafétéria Tiki, située en bord de plage à Royan (Charente-Maritime). En haute saison, leur établissement compte presque exclusivement sur les saisonniers. Mais cette année, impossible de se projeter à cause de la pandémie de Covid-19. Les professionnels du secteur touristique comme eux n'ont aucune visibilité sur leur réouverture.

Prendre le risque de recruter ?

“On n'a aucune perspective, alors on part sur un nombre de salariés prévisionnels”, poursuit Sandrine Garnier. Cuisiniers, serveurs, barmans, plongeurs : 65 jeunes, majoritairement des étudiants, sont recrutés chaque année dans son établissement pour servir jusqu’à 700 couverts. “On prend un risque de prévoir trop de personnels par rapport au nombre de clients”.

Au restaurant La Voile Rouge, on essaie de rester optimiste. Fred Chevalier, propriétaire de l'établissement royannais a déjà anticipé le recrutement de ses saisonniers pour "être prêt le jour-J". Car il espère une réouverture en mai-juin "en fonction du niveau de vaccination de la population, comme nous l'a dernièrement annoncé le gouvernement", poursuit-il."Il va falloir que l’on soit prêt sans avoir forcément le temps de former l’équipe, ce sera de l’apprentissage sur le tas.".

"C'est compliqué de tirer des plans sur la comète"

Pascal Parrot, lui, est beaucoup moins optimiste. Ce propriétaire de plusieurs établissements à Saint-Palais-sur-Mer, dont un bar et une boîte de nuit, ne voit pas le bout du tunnel. D’habitude, il recrute à partir du printemps une centaine de saisonniers pour l’ensemble de ses établissements. Mais cette année, il ne souhaite pas lancer sa campagne de recrutement, ayant peu d’espoir de rouvrir cet été. “On sera peut-être rouvert qu’en octobre, on ne sait rien !”, se désole-t-il, attendant des directives gouvernementales plus "solides".

C'est compliqué de tirer des plans sur la comète. Et je n’ai pas envie de faire espérer quelque chose à des gens qui n'arrivera peut-être pas. En cas de réouverture, on espère toujours trouver, même au dernier moment.

Pascal Parrot, propriétaire de plusieurs établissements à Saint-Palais-sur-Mer (Charente-Maritime)

Bar, restaurants, boîtes de nuit. Une chose est certaine, tous les propriétaires d’affaires saisonnières souhaitent pouvoir à nouveau travailler dans les prochaines semaines. Chaque été en Charente-Maritime, les professionnels du tourisme assurent l’emploi de 20 000 personnes.

Reportage de Frédéric Cartaud, Laurent Pelletier et Josiane Étienne

 

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