Angoulême: le maire demande des renforts de police à Manuel Valls après le meurtre à la Grande Garenne

Une jeune homme de 23 ans a été tué d'une balle dans la tête ce samedi après-midi en pleine rue dans le quartier sensible de la Grande-Garenne à Angoulême en Charente. Son agresseur, souffrant de troubles psychologiques, a été arrêté et sera présenté à la justice demain matin lundi

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L'agresseur, Soufiane Tahri, âgé de 24 ans, était connu des services de police pour des faits d'outrage et de rébellion. Il venait de sortir de l'hôpital psychiatrique Camille Claudel où il avait été placé d'office. Il s'est volontairement présenté à la police après les faits, a indiqué le parquet d'Angoulême.
Il a abattu Joachim Thouvenot, avec une arme à gros calibre qui selon le procureur de la République, Patrice Cambérou, a ensuite été retrouvée dans une poubelle-container.
L'auteur présumé a été placé en garde à vue et selon l'audition du suspect, une information judiciaire sera ouverte pour homicide volontaire ou assassinat. Soufiane Tahri doit être présenté demain lundi à la justice.
Jointe par téléphone, la mère de la victime, Catherine Thouvenot, nous a confié ne pas comprendre "comment on a pu relâcher (le tueur présumé de son fils) le temps d'un week-end" alors qu"il avait déjà été vu dehors avec une arme."
Sur place à l'hôpital Camille-Claudel, aucun responsable médical n'a souhaité commenter le drame ce dimanche matin, expliquant être "à la disposition de la justice" pour les besoins de l'enquête.


La victime a été poursuivie dans la rue par son agresseur

Les faits se sont déroulés aux alentours de 13h30 ce samedi 24 août près du centre commercial de la Grande Garenne. Selon les témoins, la victime a été poursuivie dans la rue sur plusieurs dizaines de mètres par son agresseur qui ne lui a laissé aucune chance. Le jeune homme a été atteint au bras par un premier tir et a tenté de s'enfuir. Son agresseur l'a alors rattrapé et abattu d'un tir dans la tête.
Le mobile du meurtre n'est pas connu, mais d'après les premiers éléments de l'enquête, l'agresseur et la victime se connaissaient.
Ce dimanche matin, le préfet de Charente s'est rendu sur les lieux du drame. Il a évoqué l'hypothèse " d'un réglement de comptes ou d'un différend portant sur des affaires commerciales difficiles ou douteuses" entre les deux jeunes gens.
Dans le quartier de la Grande Garenne, les habitants se font très discrets et préfèrent ne pas commenter le drame d'hier. Un passant, sous couvert d'anonymat, raconte qu'ils connaissaient les deux jeunes hommes, qu'il "aurait fallu ne pas libérer le premier", un second passant ajoute: "tout le monde sait qu'il est fou."

Deux meurtres cet été à la Grande-Garenne.

La victime, Joachim Thouvenot, avait presque le même âge (23 ans) que son agresseur et était originaire du quartier voisin de Basseau.
Déjà, le 11 juillet dernier, un animateur du centre socio-culturel de Basseau, âgé de 46 ans et père de six enfants, avait été tué d'un coup de couteau dans la gorge dans ce quartier de la Grande-Garenne. Il avait voulu s'interposer lors d'une bagarre sur un parking.
Hier soir, Philippe Lavaud, le maire d'Angoulême, a demandé à Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, des moyens de police supplémentaires pour sa ville. De son côté, le préfet de Charente, a indiqué ce matin qu'il fallait essayer de lutter contre cette violence par présence une présence la plus importante possible".
Dans un communiqué publié samedi soir, Philippe Lavaud indique que " Les premiers éléments de l’enquête permettent de penser qu’il s’agit d’un acte isolé, perpétué par un individu atteint de troubles psychologiques importants et qui a séjourné à plusieurs reprises en hôpital psychiatrique.

Le reportage sur place de Clément Massé et Julien Delage.
Reportage de Clément Massé et Julien Delage



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