Le cirque Zavatta est installé à Angoulême jusqu'au 24 mars. Ce week-end, un message affiché sur leurs panneaux publicitaires les accusait de maltraitance animale. Le retour pour eux d'une éternelle polémique, alors que les animaux sauvages seront interdits dans les cirques en 2028.
"Coupable de maltraitance", c'est le message qui a recouvert les affiches du cirque Zavatta à La Couronne, en Charente. Le message est clair : ces anonymes dénoncent la présence d'animaux sauvages dans la compagnie et accusent le cirque Zavatta de maltraitance.
"Ils sont nés, tout comme moi, au sein du cirque".
Didier Prein, le dompteur de lions de la compagnie, avait pourtant retiré les numéros avec ses animaux. Ses lions ne participent plus au spectacle, mais restent à ses côtés, en attendant une éventuelle place en refuge. "Moi, ça me fait mal au cœur, ils ne savent même pas ce qu'ils disent", déplore-t-il après avoir découvert les affiches. Cet amoureux du métier se défend de "toute maltraitance". "J'invite les gens à venir me voir avant de coller ce genre d'affiches", lance-t-il à ses accusateurs.
Pour cet éleveur de félins, "on mélange tout". Ses animaux ne pourraient pas être relâchés dans leur milieu naturel. "Ils sont nés, tout comme moi, au sein du cirque, et ne pourraient pas chasser si on les amenait en Afrique", explique-t-il.
Mettre en place des alternatives
En 2028, les animaux sauvages ne seront plus autorisés dans les cirques, ils devront être placés en refuge. Cette décision a été actée par la loi n° 2021-1539, contre la maltraitance animale, adoptée le 30 novembre 2021. Elle prévoit "l'interdiction de la détention et du spectacle d'animaux sauvages dans les exploitations itinérantes".
Le cirque doit donc se réinventer. Pour pallier l'arrêt des numéros avec les lions, la troupe de Zavatta compense avec d'autres disciplines. "On fait un numéro un peu plus long", explique un trapéziste brésilien qui ne cache pas sa nostalgie : "c'est dommage, parce que c'est joli les spectacles avec les animaux". Ce passionné du cirque est arrivé en France en 2010. Dans son pays d'origine, le Brésil, cette interdiction est déjà effective dans la plupart des états depuis 2009.
Malgré la polémique, la compagnie assurera ses spectacles jusqu'au 24 mars dans le département de La Charente.