Le député de la Charente, Thomas Mesnier, a été chargé, en novembre 2017, d'analyser les demandes de soins non programmés en France et d'établir des recommandations pour améliorer leur prise en charge. Il a rendu son rapport à Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, mardi 22 mai.
En octobre dernier, le gouvernement a présenté son plan visant à renforcer l'accès territorial aux soins. Par la suite, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a chargé le député de la Charente, Thomas Mesnier (LREM), de rédiger un rapport concernant la prise en charge des demandes de soins non programmés. Il s'agit de soins répondant à une urgence ressentie mais ne relevant pas médicalement de l’urgence et ne nécessitant pas une prise en charge par le service des urgences.
Thomas Mesnier a été directement confronté aux difficultés d'accueil des patients dans les services hospitaliers d'accueil d'urgence lorsqu'il était médecin-urgentiste à Angoulême.
Il s'est donc appuyé sur sa propre expérience mais aussi, et surtout, sur des enquêtes et des rencontres avec de nombreuses personnes ressources pour rendre, mardi 22 mai, son rapport intitulé "Assurer le premier accès aux soins" à Agnès Buzyn.
@MESNIERThomas m'a remis cet après-midi son rapport sur les soins non programmés , avec des propositions pour mieux répondre aux besoins des patients, entre médecine de ville et accueil à l'hôpital. 1/2 pic.twitter.com/bW4ciM7Oh7
— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) 22 mai 2018
Dans son rapport, le député charentais pointe du doigt "un dysfonctionnement dans l'organisation de l'offre de soins [ne permettant pas] une prise en charge optimale" des patients. Ce dysfonctionnement proviendrait, en partie, de "l'insuffisante information dispensée aux usagers sur la conduite à tenir en cas de problème de santé".
En effet, selon les derniers chiffres disponibles, "60% des patients se rendent aux urgences de leur propre chef, en fonction de leur ressenti, faute de meilleure orientation et de pouvoir joindre leur médecin". Cette situation participe donc à l'engorgement des urgences.
À la suite de ces différentes observations, Thomas Mesnier a élaboré une liste de 19 recommandations pour optimiser les services d'accueil des urgences. Parmi elles, on retrouve la mise en place d'un numéro de santé unique mais aussi une meilleure organisation des médecins généralistes.
Les médecins généralistes font déjà une très grande part de ces soins non programmés mais ce n'est malheureusement pas suffisant. Je propose donc qu'ils s'organisent entre eux, à l'échelle d'un bassin de vie, pour répondre encore mieux aux demandes de soins des Français tout en mettant à contribution les autres professionnels de santé comme les pharmaciens, les infirmiers, etc. Il n'y a pas besoin d'avoir fait dix ans de médecine pour répondre à certaines demandes de soins.
Depuis février 2018, un groupe de parlementaires travaille sur une stratégie de transformation du système de santé français. Ils prendront en compte le rapport de Thomas Mesnier dans leurs propositions.