T. Mesnier, député et urgentiste : "La situation des urgences difficiles ne date pas d’aujourd’hui"

Le député La République en Marche Thomas Mesnier était l’invité du journal de 19h, présenté par Marie-Ange Cristofari mercredi 4 avril. Alors qu’a débuté une grève aux urgences de Rochefort, il est revenu sur la mission que lui a confiée Agnès Buzyn, ministre de la Santé.

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Si Thomas Mesnier fréquente aujourd’hui beaucoup le Palais Bourbon, jusqu’à son élection en juin 2017 il était plutôt habitué des hôpitaux. Médecin urgentiste à l’hôpital d’Angoulême, il est désormais député de la première circonscription de Charente et membre de la Commission des Affaires sociales.

A ce titre, il a été nommé, avec deux autres personnes, délégué pour l’accès aux soins dans le cadre d’un plan "pour renforcer l’accès territorial aux soins" selon le communiqué du ministère en novembre dernier, et plus particulièrement sur les soins non-programmés, à savoir les urgences. Ce rapport devrait être rendu à la fin du mois d’avril.

"La situation des urgences difficiles ne date pas d’aujourd’hui ou de quelques jours", reconnaît le député de Charente. "C’est l’évolution de plusieurs mois voire années de difficulté avec, depuis 10-15 ans, des passages aux urgences qui augmentent petit à petit. Il y avait 10 millions de passages il y a quelques années, on a dépassé les 20 millions de passages aux urgences l’année dernière. C’est donc une véritable difficulté du quotidien."

Ce 4 avril, les soignants de l’hôpital de Rochefort en Charente-Maritime ont entamé une grève illimitée. Ils dénoncent la surcharge des urgences, débordées face à l'explosion de la fréquentation ces dernières années alors que les moyens accordés au service sont en baisse.
Le mouvement à Rochefort fait écho à celui des urgences de nombre d’hôpitaux en Poitou-Charentes et dans les autres établissements hospitaliers de Nouvelle-Aquitaine (Limoges, Brive et d'autres)

Pour Thomas Mesnier, "il y a une difficulté effectivement au quotidien avec cet afflux de patients dont une bonne partie ne devrait pas arriver aux urgences. C’est là toute la difficulté de gérer l’amont des urgences. Et il y a aussi la difficulté de l’aval, avec la problématique de trouver des lits pour les patients qui en ont besoin, ou d’adapter les prises en charge en organisant les choses à distance."

Le député travaille à la rédaction d’un rapport sur les soins non-programmés. "La première chose, c’est l’amont des urgences. La ministre de la Santé m’a confié [cette] mission (…) pour voir justement comment, à moyens constants, réorganiser l’existant de la médecine de ville en se basant beaucoup sur la médecine générale. Parce qu’on a probablement encore des marges. Même si je sais que les médecins généralistes sont déjà très occupés et très pris. On peut réfléchir à comment s’organiser peut-être autrement pour les soins non programmés. Après, sur la question de l’aval, voir comment mieux organiser et probablement revoir les financements à l’hôpital qui sont des financements à l’acte depuis bien des années et qui ont organisé l’hôpital vers une dérive de consommation de soins."

"Retourner vers le soin juste et le soin approprié"


C’est en tout cas l’idée du député LREM : "C’est toute l’idée de la stratégie de transformation du système de santé prônée par la ministre de la Santé. (…) Il s’agirait d’organiser différemment la réponse qu’on peut donner en premier recours en médecine de ville, et voir comment informer mieux les gens de l’offre de soins qu’il y a autour d’eux. Parce que souvent, ils ne sont pas forcément au courant de toute l’offre de soins qui il y a à leur disposition et arrivent aux urgences parce que finalement, on le sait, la porte est toujours ouverte aux urgences et la lumière allumée 24 heures sur 24."

Voir cette interview en vi​déo :

 

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