A Saint-Yrieix, en Charente, un policier a tué un automobiliste après un refus d'obtempérer, dans la nuit de mardi à mercredi.
Un automobiliste, âgé de 19 ans selon nos informations, a été tué par un policier à la suite d'un refus d'obtempérer. Les faits se sont produits vers 4h du matin mercredi 14 juin, à Saint-Yrieix-sur-Charente, à la sortie d'Angoulême en direction de Cognac.
Dans un communiqué, le syndicat de police Alliance affirme qu'un équipage de police secours a voulu contrôler un véhicule qui "zigzaguait sur la voie publique". L'automobiliste aurait d'abord tenté de prendre la fuite, avant d'être arrêté à un feu tricolore, et de prendre la fuite une seconde fois en percutant un policier au niveau des jambes. Ce dernier aurait alors ouvert le feu et touché le jeune homme au thorax.
D'après le parquet d'Angoulême, l'automobiliste est toutefois parvenu à parcourir 150 mètres à bord de son véhicule, après avoir roulé sur un dispositif d'interception des véhicules automobiles (DIVA), disposé par un policier, qui a crevé ses deux pneus droits. Son véhicule a alors heurté le mur d'une habitation. Les premiers soins ont été prodigués au jeune homme en attendant l'arrivée des secours mais il n'a pas survécu.
Le policier a pour sa part été légèrement blessé aux jambes. Selon notre équipe sur place, il est actuellement hospitalisé.
Dans un communiqué diffusé mercredi soir, la procureure de la République d'Angoulême, Stéphanie Aouine, annonce que deux procédures ont été ouvertes : "l'une portant sur des faits à ce stade qualifiés de refus d'obtempérer et de violences avec arme confiée à la Direction Territoriale de la Police Judiciaire de Limoges, l'autre ouverte du chef d'homicide volontaire confiée à l'Inspection Générale de la Policie Nationale Délégation de Bordeaux."
Contacté par notre équipe, le syndicat de police Alliance se dit "sous le choc". "Malgré les injonctions réglementaires, les collègues sont confrontés au quotidien à ces faits de refus d'obtempérer", déplore un représentant du syndicat. "Aujourd'hui, malheureusement la peur de l'uniforme n'est plus au goût du jour."