Les proches de ce jeune homme tué par un policier avaient lancé un appel au calme. Une marche blanche a rassemblé près de 800 personnes dans les rues d'Angoulême ce samedi matin.
A Angoulême, 800 personnes se sont rassemblées samedi matin pour une marche blanche en hommage à Alhoussein Camara, jeune homme de 19 ans, tué par un policier dans la nuit de mardi à mercredi. Les manifestantes et manifestants se sont réunis sur le Champ de Mars, pour partager leur émotion et leur colère.
Présent dans le cortège, l'ambassadeur de Guinée a tenu à prendre la parole :"Nous vivons un moment difficile avec la perte de ce jeune homme dans des conditions non encore élucidées", a-t-il rappelé. "Faisons confiance à la justice, s'il vous plaît, et manifestons dans le calme, la sérénité et la discipline."
Notre présence aujourd'hui démontre en suffisance que nous sommes là non seulement pour soutenir la communauté, et pour faire en sorte que la justice soit faite, et encore une fois, nous avons confiance en la justice de la France.
Sinkoun SyllaAmbassadeur de Guinée en France
Dans la marche blanche, Mariama Kouyaté, la tante d'Alhoussein Camara, a également clamé son besoin de faire la lumière sur la mort de son neveu : "Hier, on a déposé une plainte à la gendarmerie pour demander la justice. Il faut qu'on connaisse la vraie vérité, pourquoi il est mort comme ça, parce qu'on a entendu beaucoup de versions. Nous on veut la vraie vérité."
Parmi les Angoumoisins et Angoumoisines qui ont répondu à l'appel, certains sont aussi venus pour protester contre "les violences policières" : "On a l'impression qu'il y a une escalade", dit l'une des manifestantes. "On se dit toujours que c'est à Paris, c'est à Marseille, dans les grandes villes, là ça arrive chez nous, on se dit que ce n'est plus possible, qu'il faut faire quelque chose."
Rappel des faits
À 19 ans, Alhoussein Camara est décédé à Saint-Yrieix, dans la nuit de mardi à mercredi, mortellement touché au thorax par le tir d'un policier. D'après la procureure de la République d'Angoulême et le syndicat de police Alliance, le jeune homme aurait refusé de s'arrêter lors d'un contrôle de police. Deux enquêtes sont en cours, l'une pour "refus d'obtempérer et violences avec arme" (son véhicule terrestre étant considéré comme arme par destination), l'autre vise le policier pour "homicide volontaire".
De nombreuses forces de l'ordre ont été déployées en ville
Un abris-bus a été dégradé en marge de la marche blanche
Voir notre reportage à Angoulême