"En 30 ans, Cognac Blues Passion est devenu une référence en Europe" : les stars du blues et de la musique populaire ont durablement bâti le succès du festival charentais

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De B.B. King à Ray Charles, Dee Dee Bridgewater à Joan Baez et, cette année, Buddy Guy, Chris Isaak et Imany, le festival Cognac Blues Passion célèbre une certaine idée de la musique, vivante, puisant aux racines de la musique américaine. ©France télévisions

De B.B. King à Ray Charles, Dee Dee Bridgewater à Joan Baez et, cette année, Buddy Guy, Chris Isaak et Imany, le festival Cognac Blues Passion célèbre une certaine idée de la musique, vivante, puisant aux racines de la musique américaine.

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Pour ses trente ans, le festival Cognac Blues Passion ne pouvait frapper plus fort : Buddy Guy en tête d'affiche ! À 86 ans, l'homme est l'une des dernières immenses légendes du blues. Un musicien exceptionnel, dont le jeu de guitare, l'effet d'une main de fer dans un gant de velours, vous saisit sur le vif, comme par surprise. Ne pas se fier à la douceur des premières notes de son chant, l'homme cache une poigne vocale aussi rugueuse et à vif que la vie dans sa Louisiane natale.

Ray Charles !

Sa venue à Cognac s'inscrit dans une lignée de trente années d'une programmation quasi parfaite : Ray Charles, B.B. King, Dee Dee Bridgewater, Mavis Staples ou encore Ike Turner. Personne ne semble manquer au palmarès du festival.

Joan Baez, Sting, Michel Jonasz

Pourtant, si le festival s'est bâti une solide réputation dans le circuit des festivals de blues, depuis quinze ans, il s'est ouvert à d'autres styles de musique populaire, ce que son directeur, Michel Rolland, considère comme "un esprit d'ouverture nécessaire et obligatoire".

Les habitués du Cognac Blues ont ainsi vu défiler des stars de la musique populaire anglo-saxaonne et francophone telles que Sting, Ben Harper, Michel Polnareff, Marianne Faithfull...

Une certaine Joan Baez, icône de la chanson folk contestataire aux États-Unis, également, qui, elle, puisa son répertoire aux racines de la chanson traditionnelle anglo-irlandaise avant de l'ouvrir aux songwriters de sa génération et à ses propres compositions sensibles.

Ou de manière plus déroutante, Francis Cabrel ou cette année M : de la chanson française, une variété qui, aux oreilles des puristes du blues, paraîtra terriblement éloignée de la programmation originelle.

Chris Isaak

Cette année, à nouveau, le festival réussit ce grand écart en programmant Placebo, Michel Jonasz, Imany, MC Solaar, ou l'exceptionnel Chris Isaak. Sur scène, la star américaine séduit autant pour ses tubes planétaires, Wicked Game ou autre Blue Hotel que par sa capacité à remonter aux racines de son rock lorsqu'il reprend les morceaux du label de Memphis, Sun Records, qui ont fait vu émerger un certain Elvis Presley. Chanceux, le festivalier cette année, qui ressortira les oreilles repues d'un tel concentré blues, rock.

Trois questions à :

Michel Rolland, directeur et programmateur du festival Cognac Blues Passion

Propos recueillis à Cognac, par Bruno Pillet.

Comment a évolué le festival en 30 ans ?

Au début, c'était vraiment un festival autour de l'ADN des racines afro-américaines. Ça a duré une quinzaine d'années. Ça l'est encore, mais avec un esprit d'ouverture nécessaire et obligatoire, un peu pop rock, de temps à autre. (...) Aujourd'hui, on est aujourd'hui à 40 ou 42 000 spectateurs sur la semaine (...) et on est devenu une référence en Europe.

Comment l'aventure a-t-elle commencé ?

C'était un peu fou. J'avais une passion de ces musiques-là. J'avais envie de créer un évènement à Cognac. J'étais déjà directeur de West Rock et de la West Rock School, que j'avais créés d'ailleurs. J'avais envie de faire plus pour ma ville. J'ai créé ce festival. J'ai fait croire au maire que je créais un festival de jazz parce que je savais qu'il aimait le jazz !

Trente ans de festival, c'est aussi un moment particulier pour vous.

Trente ans, c'est une belle histoire pour nous. C'est pas simple de faire durer un festival 30 ans, et puis moi, je vais commencer à mettre un pied dehors. À partir de l'année prochaine, je ne serai plus le boss, je serai juste le directeur artistique. J'ai un peu d'émotion autour de tout ça.

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