Christian Ruhaut peut sortir de prison. La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Poitiers a ordonné ce matin sa libération alors qu'il demeure mis en examen pour abus de faiblesse, viols, agressions sexuelles, violences volontaires en réunion, menaces et chantages.
Un mois après la remise en liberté de sa compagne mise en examen dans la même affaire, c'est au tour de Christian Ruhaut de retrouver la liberté. Cet artiste peintre âgé de 68 ans était aussi professeur de yoga et animateur d'un groupe "à tendance sectaire" selon la justice.Dans ses maisons situées à Lizant, dans la Vienne, et à Aumagne, en Charente-Maritime, Christian Ruhaut avait établi, d'après le magistrat instructeur, une véritable ascendance psychologique sur un groupe de femmes et d'hommes qui se livraient à des pratiques sexuelles particulières, certaines relevant de l'échangisme ou même de la zoophilie dans le but de "punir" certaines adeptes.
Ce groupe était essentiellement composé de personnes disposant de hauts revenus, comme cette femme médecin qui accuse maintenant Christian Ruhaut et sa compagne de lui avoir subtilisé quelques 600 000 euros qu'elle aurait déboursés pour aider le couple à acheter plusieurs maisons. Et pour faire bonne mesure, cette femme accuse aussi son ancien mentor d'avoir filmé certaines de ses "performances" sexuelles.
Les experts désignés pour aider la justice dans ses investigations sont plus nuancés. D'autres adeptes leur ont en effet expliqué qu'il agissaient librement dans le cadre de ce groupe pour satisfaire leurs fantasmes sexuels. Les magistrats de la Cour d'Appel de Poitiers ont sans doute été sensibles à ces arguments en demandant ce mardi la remise en liberté de Christian Ruhaut à l'issue de 7 mois de détention.