Comptes de l'ex-Poitou-Charentes : Ségolène Royal campe sur ses positions

Enième épisode dans la guerre politique entre Ségolène Royal et Alain Rousset. Invitée de la matinale de France Inter, l'ex-présidente de la région Poitou-Charentes dément point par point les conclusions du rapport de la Chambre régionale des comptes. Démêlons le vrai du faux.

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Quiconque marcherait sur des oeufs après la publication de l'accablant rapport de la Chambre régionale des comptes. Pas Ségolène Royal. Invitée du 7/9 de France Inter, ce matin, l'ex-présidente de la région Poitou-Charentes est prise à partie par un auditeur des Landes. Pour lui, elle a démontré "sa capacité à dépenser l'argent qu'elle n'avait pas".

Retrouvez l'intégralité de la séquence à partir de la 30e minutes de cette vidéo :
La ministre se lance alors dans un démenti de l'ensemble du rapport de la Chambre régionale des comptes, quitte à tordre la réalité. "Tout ce qui avait été dit est faux. On a parlé de banqueroute, on a parlé de trou d'un milliard d'euros, on a parlé d'emprunts toxiques...", énumère-t-elle.

Emprunts toxiques ? "Faux"

Pour Ségolène Royal, parler d'emprunts "toxiques" revient à faire de la "contre-information". Mais les faits sont têtus : le rapport fait explicitement référence à 46 millions de dette"hors chartre Gissler", contractés entre 2006 et 2007. Des emprunts risqués, adossés à des produits financiers complexes et dont les taux d'intérêt peuvent s'envoler à tout moment.

C'est d'ailleurs ce qui est arrivé, lui fait remarquer l'animateur Marc Fauvel. Les taux d'intérêt oscillent entre 7 et 11%. "Faux", répond encore Ségolène Royal. Il suffit pourtant de jeter un oeil au détail du rapport de la Chambre :
Tous les emprunts notés "6F" sont désormais considérés comme toxiques. Tous comportent des risques difficiles à gérer : un taux d'intérêt a grimpé jusqu'à 19% en 2012. Tous ces emprunts ont été contractés sous la mandature de Ségolène Royal et n'ont pas été renégociés depuis, alors même que la région en avait la possibilité.

"Une opération de vengeance"

Après 10 mois de polémique, Ségolène Royal campe toujours sur ses positions. Les 111 millions de retards de paiement ? "Faux". La ministre continue à voir derrière ce rapport une "opération de vengeance" menée par Alain Rousset. Le président de la région Nouvelle-Aquitaine serait "jaloux" de son bilan à la tête du Poitou-Charentes, "la seule à ne pas avoir augmenté les impôts".

Pour elle, la politique menée en Poitou-Charentes a "incarné le fait régional". "Aujourd'hui, il y a des règlement de compte assez bas", poursuit-elle avant de lâcher littéralement son successeur, Jean-François Macaire : "Lorsque j'ai été à la tête de cette région, tout a été parfaitement géré. Tout ce que vous venez de dire est arrivé après."

Son seul désir aujourd'hui serait le rétablissement des "politiques auxquelles les habitants du Poitou-Charentes sont attachés", conclut-elle.

Retour sur la guerre médiatique entre Ségolène Royal et Alain Rousset


Le rapport de la Chambre régional des comptes aurait pu mettre tout le monde d'accord et éteindre le feu allumé par Alain Rousset en février dernier. C'était mal connaître les relations excécrables qu'entretiennent Ségolène Royal et Alain Rousset. Tous deux se sont livrés à un combat acharné par médias interposés. Retour sur une guerre qui n'a jamais cessé avec le dossier de notre spécialiste politique, Jérôme Vilain :

Un dossier de Jérôme Vilain

 

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