Confrontés à la baisse des dotations de l'État et à la hausse des dépenses sociales, les représentants des départements sont invités à Matignon ce mardi. Dominique Bussereau (Les Républicains), le président du Conseil départemental de la Charente-Maritime, est leur porte-parole.
Les départements n'en peuvent plus et ils le font savoir.
Aujourd'hui, Dominique Bussereau (président du conseil départemental de la Charente- Maritime) est à Matignon en tant que président de l'Association des départements de France (ADF).
Source AFP
Il menace d'entrer "en guerre totale avec l'Etat" si ce dernier n'aide pas les départements à faire face à l'explosion des dépenses sociales, notamment du RSA.
"Nos dépenses sociales augmentent en moyenne de 9% par an. Et pour certains départements elles peuvent croître de 20%", explique-t-il: "Si ça continue comme ça, nous aurons dix départements en difficulté cette année, entre 30 et 40 l'année prochaine et 70 et 80 l'année suivante".
Selon l'élu Les Républicains, l'Etat compense de moins en moins ces dépenses, "seulement 60% de ce qu'il devait aux départements l'an dernier".
"Si nous ne sommes pas entendus du gouvernement, nous prendrons des mesures drastiques qui gêneront considérablement l'action publique", poursuit M. Bussereau. "Nous allons entrer dans une guerre totale avec l'Etat", affirme-t-il.
Les départements pourraient selon lui ne plus financer "ce qui n'est pas" de leur compétence, comme "les contrats de plan qu'ils ont signés l'année dernière avec l'Etat pour les routes, les voies ferrées, les universités, le haut débit..." "Si le gouvernement, à un an de la présidentielle, ne veut pas de gros ennuis sur le terrain avec les 102 départements français, il faut qu'il se réveille", conclut-il.
Des discussions sont en cours avec les services de Matignon pour tenter de trouver avant mars une issue à la crise financière des départements.
Ces derniers financent trois allocations sociales individuelles, le Revenu de solidarité active (RSA), l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA) et la Prestation de compensation du handicap (PCH).
Interview de Dominique Bussereau réalisée le mardi 19 janvier à Paris :