Coronavirus et transports en commun : questions autour de la fin du confinement

Tramway, bus, trains, avions, comment les transports publics préparent-ils la reprise du trafic ? Beaucoup d'incertitudes entourent la fin du confinement. Difficile dans ces conditions d'envisager le retour à la normale à Bordeaux et en Nouvelle-Aquitaine.

 

En combien de temps pensez-vous relancer l'activité ? 

À partir du moment où le gouvernement annoncera la fin du confinement, nous serons très vite en mesure de remettre l'ensemble des bus et des tramways en circulation. Mais nous devrons attendre les directives. Nous avons stoppé le trafic par palier. D'abord 80 % du trafic assuré, puis 50 % et aujourd'hui 30 %.

Nous devrons tenir compte des mesures de protection imposées, et des contraintes de nos salariés. 

Le déconfinement concernera-t-il tout le monde en même temps ? Des salariés devront-ils garder encore leurs enfants ? Sur le principe, la remise en circulation ne pose pas de problème technique, mais en pratique nous avons trop d'incertitudes pour définir un scénario.

La réouverture de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac (fermé depuis le 1er avril NDLR) ne pose pas de problème technique. Nous pouvons restituer les aérogares en 24 heures dès lors que nous connaîtrons les programmes de vols des compagnies aériennes.

Mais il est difficile de définir une stratégie de reprise sans connaître les contraintes administratives. Toutes les frontières seront elles rouvertes ? Quelles directives seront imposées ? Masques obligatoires dans les avions ? Caméras thermiques dans les aérogares pour surveiller la température des voyageurs ? Qui devra les mettre en œuvre et en supporter la charge ? Les aéroports ? Les compagnies aériennes ? Il est trop tôt pour faire des projections.

Jeanne Petitpoisson, directrice régionale de la communication pour la SNCF en Nouvelle-Aquitaine > 

Nous n'avons pas de visibilité. C'est trop tôt. Nous n'avons aucune expérience comparable à la situation que nous sommes en train de vivre. Tout dépendra des consignes de l'état. Quelles conditions seront exigées : mesures de distanciations sociales, nombre de passagers par rame. Mais la reprise du trafic ne pourra pas être instantanée. Il faudrait plusieurs jours, peut-être deux à trois semaines pour remettre l'ensemble des trains sur les rails.
 

Quelle activité parvenez-vous à maintenir pendant cette période de confinement ? 

Les quatre lignes de tramways fonctionnent. La quasi-totalité des lianes de bus circule également. Un tiers des 2 500 salariés du réseau  (dont 1800 conducteurs de bus et de tramway)   est en service actuellement.

Sur les 423 bus habituellement en circulation, nous en faisons rouler 98, en organisant une rotation pour les faire tourner. Il s'agit de tenir dans la durée, car en période de confinement les pièces sont plus longues à obtenir. Un mois pour une batterie, par exemple, contre une semaine en temps normal. 

On utilise 30 rames de tramway par jour sur les 130 disponibles. 

Avec le confinement, la demande de transport est moins importante, nous avons donc réduit l'offre. Les horaires sont adaptés notamment aux besoins des soignants. Nous avons vocation à transporter des gens qui ont besoin de se déplacer pour travailler. Pas pour se promener.

L'aérogare est fermée depuis le 1er avril. Il doit rester une douzaine de salariés de l'aéroport de Bordeaux Mérignac sur place. 

Nous enregistrons encore deux ou trois vols de transport de fret par semaine. 

Nous avons eu quelques vols sanitaires la semaine dernière.

Aujourd'hui seuls 7 % du trafic régional sont assurés. 

Nous avons, en tout et pour tout,  80 trains en circulation en Nouvelle Aquitaine, et deux TGV par jour Paris/Bordeaux, Paris/Toulouse.