Les viticulteurs corréziens sont inquiets. Le Mildiou, une maladie causée par un champignon, a fait son retour. Dans les vignes du Saillant, un vignoble 100% bio, c'est le branle-bas de combat pour sauver la future récolte.
"Il se voit à l'œil nu, le voilà ! ", lance le viticulteur quand il passe dans les allées dans les vignes du Saillant, sur les coteaux de la Vézère, René Maury constate dépité, les premières traces de mildiou ont fait leur apparition. "Mildiou, celui-là, il commence à être sérieusement touché !", tranche l'agriculteur.
À cause d’une pluviométrie exceptionnelle au printemps, le Plasmopara viticola ou mildiou, a fait son apparition plus tôt que prévu. Les viticulteurs doivent réagir rapidement avant que la situation ne dégénère.
"Tant que le mildiou est sur la feuille, pas de graves conséquences sur la production", tente de rassurer René Maury – président de la cave du Saillant. Seulement voilà, en joignant le geste à la parole, il explique que "l'étape suivante, c'est que le mildiou va se propager aux grappes qui sont là ! Dans quinze jours, trois semaines, un mois, le mildiou risque de tomber sur la grappe, comme on dit. Et à ce moment-là, la grappe se dessèche, et là, c'est zéro production ! C'est fini", se désespère le viticulteur.
Dans ce vignoble de vingt-quatre hectares composé de chardonnay et de chenin, le traitement de la vigne s’effectue uniquement avec des produits respectueux de l’environnement.
"Comme on est en bio, on utilise tout ce qui est à base de cuivre. Alors, il y a des oxydes, des hydroxydes, ou encore des sulfates. De la bouillie bordelaise ou encore du soufre pour l'iridium, c'est la base du traitement en bio", détaille Mickaël Charliat – responsable culture.
Les pieds de vignes corréziens sont sous haute surveillance. Et un technicien, venu de Cahors, constate que les attaques au mildiou sont plus moins importantes en fonction des parcelles…
"À Allassac, ici, il y a un peu de mildiou, mais ça ne m'inquiète pas tant que ça ! C'est vers Donzenac que ça m'inquiète un peu plus. Il va falloir qu'on mette tout en œuvre pour essayer d'éradiquer le plus vite possible ce mildiou ", prévient Benoît Cochot, conseiller viticole.
Et l’enjeu est de taille pour les viticulteurs. En Corrèze, en 2021, à cause de ce champignon, la production de raisin avait chuté de 40 %.