"C'est une réelle crise humanitaire qui s'organise sous nos yeux", l'association Gynécologie Sans Frontières, dirigée par le corrézien Claude Rosenthal dresse un bilan de sa présence dans les camps de réfugiés à Calais depuis mi-novembre 2015.
Par la voix du docteur Richard Matis, vice-président de l'association, Gynécologie Sans Frontières dresse un bilan terrible de sa présence depuis le 15 novembre 2015 dans la jungle de Calais. Deux mois pour constater l'aggravation des conditions des femmes dans ces tentes de fortune.
"Les seules interventions de l'état sont des interventions policières et les femmes que nous voulons soigner ont peur que les médecins soient des bras armés des forces de l'ordre" témoigne Richard Matis. Le plus difficile est de gagner et de conserver la confiance de ses femmes particulièrement exposées, plus fragiles que les hommes. "L'enjeu pour nous est bizarrement de gagner la confiance de ces femmes, les rassurer sur le fait que nous sommes là pour les aider, pas pour les contrôler ni les entraver dans leur projet de migration."
Violences
Passer 5 mois dans les camps de réfugiés de Calais, c'est une initiative du docteur Claude Rosenthal, gynécologue installé à Brive-la-Gaillarde et président de l’association. Au début de la mission, les bénévoles ont mis en place des consultations de premiers soins, puis des maraudes pour aller à la rencontre des femmes en difficulté. Désormais, le froid s'ajoute aux violences quotidiennes telles que "viols, prostitution, grossesses non désirées, infections sexuellement transmissibles…et grossesses mal suivies." L'hiver risque d'accentuer les risques sur les populations fragiles que sont les enfants et les femmes enceintes.Cette mission en métropole s'avère plus difficile que partout ailleurs dans le monde. ».
6000 migrants sont installés dans les camps du Nord de la France, et environ 10% d'entre eux sont des femmes.
Retour sur...
En décembre 2015, une équipe de France 3 Limousin avait suivi les bénévoles de l'association dans les camps du Nord-Pas-de-Calais.Revoyez le reportage de Mathilde Brazeau et Julie Radenac.