Les traditionnelles foires grasses de Brive ont débuté ce samedi 21 novembre sur fond de confinement. De nouvelles mesures sanitaires ont été mises en place pour protéger producteurs et clients amateurs de foie gras, de truffes, de chapons et d'autres volailles...
Les clients de la première foire grasse de la saison ont découvert ce samedi 21 novembre le dispositif sanitaire choisi par les exposant pour lutter contre l'épidémie de Covid. De nouveaux cheminements ont été mis en place, et 195 clients maximum sont accueillis en même temps sous la halle Georges Brassens.
Moins d'affluence
Selon Jean-Luc Souquière, adjoint au maire de Brive chargé des marchés, "c’était évident que nous allions maintenir ces foires grasses pour nos producteurs qui sont là toute l’année et qui ont beaucoup travaillé avec beaucoup de serieux."Conséquence : un peu moins d'affluence. Logique, selon l'élu : "L’année dernière, on avait toute la clientèle qui vient de l’extérieur et qui aujourd’hui, avec le confinement, ne peut pas rejoindre Brive. Mais je sais que les fidèles, qui ont l’habitude de venir de Clermont de Lyon ou d’ailleurs, ont commandé à leurs producteurs ; ils les connaissent."
Le dispositif sera maintenu sur 7 dates : 6 dates de foires grasses, et le 23 décembre.
Inquiétudes en Corrèze
Avant cette première journée, des inquiétudes planaient en Corrèze.Julie Dignac, productrice de volailles à Saint-Viance, était inquiète. Les 6 foires grasses de Brive qui auront bien lieu jusqu'en mars représentent 1/4 de son chiffre d'affaires annuel.
"On ne sait pas trop s'il y aura du monde ou pas cette année. Les samedis risquent d'être différents les uns des autres par rapport aux mesures annoncées chaque semaine."
Julie Dignac élève 65 chapons fermiers. Des volailles qui pourraient lui rester sur les bras :
"Si nous sommes limités à un nombre de 6 autour de la table, le chapon, c'est une pièce qui fait à peu près 4,5 kilos pour 8 à 10 personnes. Les gens risquent de se rabattre sur des pièces plus petites."
Plus de commandes...
Confinement oblige, dans l'atelier de transformation de l'entreprise Tribier, la préparation de commandes prend une place prépondérante. 80 colis sont expédiés chaque jour. Des clients qui venaient habituellement aux foires grasses ont d'ores et déjà pris commande."On a des clients qui venaient d'un peu loin d'habitude, de Paris, Clermont ou Lyon. Ils nous ont appelé en nous disant qu'ils ne pouvaient pas venir aux foires grasses. Du coup, on expédie. On s'attend à ce qu'il y ait moins de fréquentation." craint Thierry Tribier, le co-gérant de la maison Tribier. Une entreprise qui écoule normalement chaque samedi autour de 100 kilos de foie gras mi-cuit ou fourré à la figue.
Quoiqu'il en soit, les foires grasses sont programmées. Le dispositif de sécurité sanitaire, dont le coût s'élève à 13 000€, sera pris en charge par la ville et les 57 commerçants de la Halle.