Rugby. Le CA Brive descend en pro D2 : les réactions

Après sa défaite 13 à 16 au Stadium face au Castres Olympique samedi 13 mai 2023, le CAB est relégué en Pro D2. Beaucoup d'émotion et de déception dans le staff corrézien qui encaissait sa 9e défaite à domicile de la saison. Les supporters et les partenaires sont évidemment amers de voir leur club redescendre comme ce fut le cas en 2018.

Des joueurs prostrés et abattus dans un Stadium groggy et réduit au silence : l'ambiance était pesante au coup de sifflet final ce samedi 13 mai 2023 à Brive. Les hommes de Patrice Collazo se sont inclinés 13 à 16 face à Castres, alors que Perpignan venait de battre Toulouse 26 à 21. Un résultat qui ne permet pas aux brivistes de maintenir leur place dans la compétition la saison prochaine, ils sont donc relégués en Pro D2.

Les larmes de la déception

La situation a provoqué quelques larmes et beaucoup d’émotion chez les joueurs comme Saïd Hirèche, 11 saisons au club : « La déception est à la hauteur de l'investissement de chacun donc elle est forte. C'est toujours difficile, je sais que le club peut se relever, que les mecs peuvent se relever mais ça va être dur parce que ça te marque psychologiquement, ça te marque. »

 

Une défaite qui a surtout été causée par un festival d’occasions manquées. « Je crois que c’est le match où on s'est créé le plus d'occasions dans la zone de marque », analyse Patrice Collazo.

Au rugby, il faut deux choses : de l'engagement, on l'a mis. Mais il faut aussi de la précision, et on a manqué de précision dans les derniers gestes.

Patrice Collazo, manager sportif du CAB

Cruauté supplémentaire, c’est Jeremy Davidson, leur ancien manager, remercié en octobre 2022, qui a enterré les espoirs des Corréziens, sans en rajouter. « J’aurais pas souhaité ça, non, je suis pas comme ça. » a-t-il déclaré. 

Objectif "remontée" pour les supporters

Côté supporters, certains avaient le regard vague ou les yeux embués après la défaite. S'ils voyaient venir cette relégation en Pro D2 depuis un moment, elle reste tout de même difficile à encaisser. Lors de ses deux dernières descentes, le CAB avait réussi à remonter immédiatement. L’objectif de la saison prochaine en Pro D2 est donc déjà fixé.

 "J'ai lâché ma petite larme, ça fait mal au cœur, explique ce supporter depuis plus de 20 ans abonné à la même place, mais je sais que l'année prochaine, je pense qu'on peut le soulever, ce Brennus de Pro D2"

 "C'est toujours triste de descendre, raconte un autre, malheureusement, c'est comme ça, mais il faut rester motivé, c'est le rugby.

"Je m'y attendais, ajoute un troisième, mais face à Castres ça fait bizarre. Après, c'est sûr qu'on allait perdre la semaine prochaine à Toulouse donc bon... Perpignan a eu beaucoup de chance de prendre Toulouse sans Dupont et Ntamack."  "C'est pas grave, philosophe cette supportrice, on sera plus en forme l'année prochaine."

Les plus optimistes, eux, se projettent déjà, avec un modèle à suivre. "Il faut descendre comme Bayonne et on va remonter plus fort et on gagnera, ajoute un dernier, on sera champion de France dans deux ans, vous verrez."

Le budget, nerf de la guerre

Chez les dirigeants, à commencer par le président Simon Gillham, aucune réaction au soir de la descente. Pour les partenaires, l'interrogation porte sur le budget, véritable nerf de la guerre, quelle que soit la division.

Localement, on ne devrait pas avoir trop de pertes, enfin, j'espère. Après, on va avoir le problème des matches pendant la Coupe du Monde qui devraient avoir lieu le mardi et le mercredi et ça, malheureusement, je ne suis pas sûre que ce soit génial, mais bon, c'est comme ça.

Carole Deshors, vice-présidente de Brive le Pack

Retour sur une saison compliquée

Pour notre confrère Pierre Gauthier qui suit le club depuis de nombreuses années, les problèmes ne datent pas d’hier. Pour mémoire, le CAB s’était sauvé lors de la dernière journée l’an passé. Et durant la courte intersaison, les dirigeants du club n’avaient rien fait pour rassurer les supporters. Un staff contesté, mais inchangé, et surtout une équipe affaiblie, a minima quantitativement. Seulement 8 recrues pour 13 départs, ce qui ne pardonne pas à ce niveau-là, surtout quand les blessures s’accumulent.

L’apport financier du nouvel actionnaire majoritaire Ian Osborne est aussi arrivé trop tardivement pour changer la donne et le remplacement de Jeremy Davidson par Patrice Collazo n’a pas eu l’effet escompté sur la durée. On retiendra aussi des matches charnières manqués, comme la réception de La Rochelle, perdue pour une erreur de tee sur la pénalité de la gagne, et surtout la défaite à domicile contre Perpignan en février, véritable tournant de la saison.

De petit chez les gros, le CAB va devenir gros chez les petits 

Pour Pierre Gauthier, le CAB est armé pour remonter immédiatement, du moins sur le papier. De petit chez les gros, le CAB va devenir gros chez les petits, avec sans doute un des plus importants budgets de Pro D2. Le club a été capable de faire signer un joueur du calibre de Ross Moriarty, 54 sélections avec le Pays de Galles. L’ouvreur néo-zélandais Jackson Garden–Bachop s’est également engagé. Et avec les jeunes pousses brivistes très prometteuses comme Léo Carbonneau, Mathis Ferté ou Tom Raffy, l’ensemble devrait tenir la route. Sauf que la Pro D2 n’est pas une science exacte, puisque le premier de saison régulière n’est même pas assuré de monter. Quoi qu'il arrive, le CAB inaugurera la 4e tribune du Stadium à la rentrée 2024, ce serait bien d’être en Top 14 à ce moment-là

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