Après avoir consulté le comité de suivi de la ressource en eau le 6 juin 2023, le préfet de la Corrèze a décidé de temporiser en ne décrétant aucune mesure de restriction d'eau pour l'instant.
Pour comprendre la situation hydrologique de la Corrèze, il faut s'interesser à deux paramètres : les précipitations et la géologie du département.
Météo capricieuse
En mai, il est tombé jusqu'à 156 mm de pluie sur la commune de Peyrelevade, contre seulement 50 mm à Voutezac.
Les orages ont été intenses, engendrant 20% d'exédents par rapport à la normale dans certains secteurs, contre 40% de déficit ailleurs.
Pour le mois de mai, le déficit de pluie est en moyenne de 28% par rapport à la normale, contre 15% en avril et un excédent de 70% en mars.
Beaucoup de chiffres pour dire que l'indice d'humidité des sols est au final conforme à la saison en Corrèze.
Géologie
On sait qu'à partir du printemps, les pluies s'infiltrent beaucoup moins dans le sols pour reconstituer les réserves d'eau en profondeur.
Ces dernières varient beaucoup d'un coin à l'autre de la Corrèze.
Dans l'est, le sol est granitique. Les réserves sont donc faibles. On trouve quelques nappes dans les couches superficielles. Les réserves d'eau potable de profondeurs se situent dans des fissures granitiques.
Près de Brive, les réserves sont plus importantes, car le sol est d'une nature différente que l'on appelle "roche sédimentaire".
Les principales réserves d'eau se situent dans l'ouest du département, dans le Causse corrèzien. Dans ce paysage calcaire, l'eau s'infiltre très facilement. Des rivières et lacs souterrains arrivent à se former. Le Causse corrèzien est le pays des spéléologues.
La situation hydrologique est donc très disparate en fonction de la commune corrèzienne dans laquelle on habite.
Cependant, le niveau de toute les stations hydrométriques est au dessus des débits seuils de vigilance.
Pas de restrictions d'eau
Chaque semaine, les hydrogéologues du BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières), informent le préfet sur le niveau des piésomètres de son département.
Le 6 juin, ce dernier a pris la décision de ne pas enclencher de mesures de vigilance ou de restrictions dans l'immédiat.
Il est cependant possible que ces restrictions interviennent dans le cours de l'été, surtout dans l'est de la Corrèze, où les réserves n'exèdent pas deux mois de consommation.