Selon la Procureure de Brive-la-Gaillarde, le passage à l’acte du mis en cause s’inscrirait « dans une forme de contestation de mesure de placement de sa fille ».
On en sait plus sur le déroulement de la violente attaque d’une travailleuse sociale survenue ce jeudi 8 juin 2023, à la Chambre de commerce et d’industrie de Brive.
Comment s'est passée l'agression ?
8h30 ce jeudi 8 juin 2023. À la CCI de Brive. Un homme âgé de 40 ans attend sa victime : une femme de 30 ans. Elle travaille à la maison de la solidarité départementale, hébergée à la CCI. Elle s’occupe du placement des enfants de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE).
Alors qu’elle arrive sur le parking, l’homme se précipite sur elle, la poursuit dans les locaux de l’établissement. Muni d’une arme blanche artisanale, "ressemblant à une lance (long bâton supportant une lame de 23 cm de long et 5 cm de large, contendante des deux côtés)," il lui porte plusieurs coups, à la tête, au cuir chevelu, au cou et aux membres.
Les témoins présents sur place parviennent à le désarmer et à le contenir jusqu’à l’arrivée de la police.
Quant à la victime, elle présente plusieurs plaies sanglantes dont deux au niveau de la tête. En urgence absolue, elle est transportée à l’hôpital de Brive.
Que sait-on du mis en cause ?
L’homme est actuellement placé en garde à vue au commissariat de Brive. Il connaissait la victime puisque la travailleuse sociale était en charge du suivi de son enfant. Sa fille de deux ans a été placée par le juge des enfants de Brive par jugement du 16 juillet 2021, et confiée à l’Aide sociale à l’enfance.
Jusqu’ici, ce père de famille ne présentait pas de casier judiciaire. Il avait déjà rencontré la victime par le passé sans qu’aucun incident n’ait été signalé.
Selon la Procureure, "son passage à l’acte s’inscrirait dans une forme de contestation de mesure de placement, laquelle était assortie d’une suspension de droits de visite des parents. Ce point devra être précisé pour comprendre ces faits particulièrement violents."
Une enquête de flagrance est ouverte par le parquet de Brive du chef de tentative d’homicide volontaire. Elle est confiée au service de police de Brive avec la police de Limoges.
Quelles nouvelles de la victime ?
La jeune femme reste en état de choc mais son pronostic vital n’est plus engagé. Visitée par un médecin légiste, il a établi formellement que ces cinq plaies avaient bien été occasionnées par une larme portée par le mis en cause.
Une plaie à l’arcade sourcilière, les autres au niveau de la tête témoignent de l’acharnement de l’agresseur. L’une d’entre elles a nécessité douze points de suture.
Des travailleurs sociaux sous le choc
Nicolas Marlin a été jeune travailleur social également en Corrèze, à Tulle et il témoigne. Il connaît la jeune femme et confie avoir été bouleversé, comme ses collègues, à l'annonce de cette nouvelle.
"On peut être confronté à de l'agressivité, à de la violence, à de la colère qui parfois est légitime. Mais en aucun cas, on peut imaginer qu'un jour, en allant au travail, on risque d'y passer. C'est ça qui nous fait froid dans le dos."
Le jeune, également secrétaire départemental du PCF Corrèze dénonce un secteur fragilisé par le manque de moyens humains et matériels. Il en appelle aux pouvoirs publics pour qu’ils s’emparent de cette question afin de "nous donner les moyens de faire notre travail dans des conditions optimales pour éviter de se retrouver débordé."
Soutien à la victime
En soutien à cet agent victime, de 9h à 10h, tous les accueils et services du Département seront fermés ce vendredi. Les élus et agents se rassembleront pour interpeller le grand public sur le respect essentiel dû aux agents publics.
Le président du département de la Corrèze, Pascal Coste condamne fermement ces violences.
La Maison de la Solidarité de Brive Centre restera fermée demain. Une assistance psychologique est mise en place auprès de l’équipe concernée et tous ceux qui en exprimeront le besoin.