Comme la Corrèze le 10 août, la préfecture de la Creuse a interdit la pêche dans les cours d'eau de première catégorie. Tout le Limousin souffre de la pénurie d'eau. La faute à la sécheresse, mais pas seulement.
Dans le sud de la Corrèze, non loin de Collonges-la-Rouge, Branceilles est avant tout connu pour son vignoble. Mais aujourd'hui, c'est le manque d'eau qui fait parler.
Une désolation
Le ruisseau de la commune, le Meaumont, est à sec. Plus une goutte d'eau. Son lit ressemble à un chemin dans lequel on pourrait se promener. Pourtant le niveau de ce sous-affluent de la Dordogne, d'une dizaine de kilomètres, devrait atteindre 1M50. "Il est comme ça depuis plusieurs semaines, c'est vraiment un désolation", s'inquiète Sabine Sabatier, la maire de la commune.
Même s'il reste des poches d'eau en amont, chaque année, la sécheresse s'aggrave et l'édile se pose des questions sur l'avenir "demain comment nous allons nous organiser pour préserver notre patrimoine, notre biodiversité, permettre aussi à nos exploitants de continuer à travailler?"
Le prix des erreurs du passé
Des questions pour l'avenir, mais pour comprendre la situation, il faut aussi regarder en arrière. Certes le dérèglement climatique y est pour beaucoup dans cette pénurie en eau, mais par le passé, des erreurs ont également été commises.
Le lit du ruisseau a par exemple été recalibré et abaissé dans les années 80 suite au remembrement. Les zones humides du territoire ont aussi été condamnées. "C'était pas forcément la priorité, constate Samuel Droneau, technicien de rivière à la Communauté de communes Midi Corrézien, mais aujourd'hui on se rend compte que ces zones humides, non seulement elles ont un intérêt pour le cours d'eau, mais elles ont un intérêt pour l'agriculture parce qu'elles apportent de l'herbe à un moment où on a beaucoup de difficultés à en trouver."
On peut l'entendre dans le reportage d'Isabelle Rio, Jules Boudier et Marina Filon qui suit :