Un comité social et économique exceptionnel s’est tenu ce mardi 8 aout 2020 à BorgWarner en Corrèze. Les représentants des salariés n’ont rien appris de nouveau, ils ont en revanche dénoncé une "pression" qui s’exercerait dans les ateliers pour "maintenir la production".
Alexandre Brigoulet, délégué CGT et membre de l’intersyndicale, est très clair : travailler, comme avant, alors que chacun sait que son poste est supprimé, ce n’est pas tenable. "Quand vous avez quelqu’un qui vous talonne derrière, tout le temps, qui vous dit "Il faut faire des pièces", il y a une façon de le dire, une façon de le faire."
Les gens sont touchés, on ne peut plus travailler comme avant avec une déclaration qui a été faite, il y a 2 semaines, d’une fermeture de site : ça ne va pas avec !
Lors du CSE (comité social et économique) exceptionnel qui s’est tenu entre la direction de l’usine BorgWarner à Eyrein et les représentants du personnel, ces derniers ont insisté sur ce point, alertant sur un climat tendu dans les ateliers, un climat qui se dégrade de jour en jour.
Le directeur du site Pedro Abreu a assuré qu’il veillerait à ce point particulier et ferait passer le message à l’encadrement. Cet échange autour du stress et des interrogations omniprésentes aujourd’hui chez les salariés de BorgWarner est le seul fait véritablement marquant de ce CSE.
Les représentants syndicaux et du personnel ont pour le reste écouté sans broncher les informations qui leur étaient communiquées sur la santé financière de leur entreprise. Une situation peu reluisante, mais ils n’ont rien appris, ces chiffres et ces difficultés, ils les connaissaient déjà, ils en avaient d’ailleurs fait part à leur direction. La réunion de ce mercredi 8 juillet est surtout une obligation légale, qui entame un cycle d’au moins 4 mois lors duquel la société devra justifier sa fermeture et s’engager à trouver un repreneur.
Pour le moment, rien ne permet de dire que telles sont les intentions de l’entreprise. La réunion par visio-conférence entre l’ancien Président de la République, François Hollande, le maire de Tulle, Bernard Combes, et le PDG de BorgWarner n’avait absolument rien donné.
Il aurait été délicat pour le PDG de cette société américaine d’ignorer l’ancien président car Frédéric Lissalde est un ingénieur français et il a dirigé un temps le site corrézien. Mais cette visio-conférence ne fut qu’un entretien "de courtoisie", sans portée aucune sur l’avenir du site.
Les salariés sont toujours au même point : la fermeture de leur usine est programmée, 368 emplois seront supprimés d’ici mars 2022, et c’est contre cela qu’ils veulent se battre.