"Je suis triste de voir ça. Ça a nourri deux générations" : un agriculteur est contraint d'arracher ses noyers

Les nuciculteurs corréziens sont inquiets. Entre les conditions météo délicates et la concurrence internationale, la filière "noix" souffre. Certains en sont réduits à arracher leurs noyers. Exemple à Altillac en Corrèze.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Un demi-siècle de travail réduit à néant en quelques secondes. Ce jour-là, la Corrèze a troqué la fraîcheur du matin pour l'odeur du mazout. Aujourd'hui, Alain Soulié arrache les noyers qui l'ont vu grandir. 

Je suis triste de voir ça. Ça a nourri deux générations. Après, il y a des noyers plus jeunes, mais on a vécu pendant plusieurs années avec la noix et ça fait trois ans que l'on ne vit plus de notre produit.

Alain Soulié, nuciculteur à Altillac (19)

Avec moins 4 °C en pleine floraison, le printemps a été beaucoup trop froid. Un coup de gel mortel pour les arbres. Le constat de l'agriculteur était sans appel.

Une année normale, on devrait avoir deux noix sur chaque rameau, sur ces petits rameaux.

Alain Soulié, nuciculteur à Altillac (19)

Normalement, les branches auraient dû crouler sous le poids des noix Marbot, la variété ancestrale de la Corrèze. Mais le dérèglement climatique bouleverse les noyers de la région. Après plusieurs années médiocres, la troisième génération de la Maison Soulié rase trois hectares de son exploitation pour limiter les pertes et se diversifier.

Tout ça, ça va partir pour faire de la plaquette. Les souches ont été arrachées et un broyeur fait les souches. Des noyers plantés dans les années 70.

Alain Soulié, nuciculteur à Altillac (19)

Une crise de la noix globale

durée de la vidéo : 00h02mn19s
Les nuciculteurs corréziens sont inquiets. Entre les conditions météo délicates et la concurrence internationale, la filière "noix" souffre. Certains en sont réduits à arracher leurs noyers. Exemple à Altillac en Corrèze. ©FTV

Personne n'est épargné par le climat dans la vallée. Le peu de noix récoltées sont en concurrence directe avec celles du Chili, de la Californie ou de l'Europe de l'Est. Des fruits vendus cinq fois moins cher. Pour être compétitifs, les agriculteurs s'alignent, mais les marges s'amenuisent. Une crise qui s'amplifie, dénoncée à maintes reprises lors de manifestations.

"Nous, on est interdits. Donc, proposez-nous des solutions. Et s'il n'y a pas de solutions sur l'importation des produits qui nous concurrencent, Chili, Californie et ailleurs sur la planète, que ce soit les mêmes conditions de production que les nôtres, martèle Michel Queille, président de l'association régionale des producteurs de noix du sud-ouest. Sinon, on ferme la frontière quoi. À un moment donné, il faut qu'on soit en capacité de dire : on se protège."

En mai dernier, la filière a été reçue par le gouvernement. Depuis le second tour des dernières élections législatives, tout est à recommencer.

En août 2023, l'actrice Sophie Marceau, en vacances dans le Périgord, s'était émue de la situation des nuciculteurs. Elle avait appelé les consommateurs à acheter des noix françaises.

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité