VIDÉO. Corrèze : soldats allemands exécutés en 1944, les fouilles ont commencé

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Des recherches pour retrouver les dépouilles de soldats allemands exécutés en juin 1944 par la Résistance corrézienne ont débuté à Meymac ce mardi 27 juin. Intervenants : Arne Schrader, directeur du service des sépultures de guerre à la VDK - Edmond Réveil, ancien résistant FTP - Etienne Desplanques, Préfet de Corrèze - Xavier Kompa, directeur départemental de l'ONACVG. Équipe : Laurent Du Rusquec, Camille Becchetti, Mary Bernhard. ©FTV

Des recherches pour retrouver les dépouilles de soldats allemands exécutés en juin 1944 par la Résistance corrézienne ont débuté à Meymac ce mardi 27 juin.

À l’avant d'un véhicule, un géo-radar sonde le sol. Il tente de localiser les corps de soldats enterrés.

"Le groupe se déplaçait à pied et n'avait pas de matériel lourd avec lui. Donc, à priori, les tombes ne sont pas très profondes. Nous pensons que ce sont des trous isolés et pas une grande fosse. Mais nous n'avons pas de certitudes non plus", précise Arne Schrader, directeur du service des sépultures de guerre à la VDK.

Ces recherches font suite aux révélations d’Edmond Réveil. En mai dernier, cet ancien agent du maquis de Meymac, lève le voile sur l’exécution par la résistance de 46 soldats allemands et une Française accusée de collaboration.

Chaque maquisard tuait son Allemand. C'était pas facile. Ils tombaient dans le trou qu'ils avaient eux-mêmes creusé.

Edmond Réveil, ancien résistant FTP

Mais, landes et bruyères de 1944 ont laissé place à une forêt de Douglas. Un terrain qui complique les recherches. Plus d’un hectare et demi vont être passés au crible dans les trois prochains jours.

"Nous aurons les résultats d'ici à une quinzaine de jours. Soit les résultats sont négatifs, c'est-à-dire que l'on ne trouve aucun écho, auquel cas, nous nous arrêterons là et il nous manque des pièces dans le puzzle, confie Etienne Desplanques, le préfet de la Corrèze. Soit, au contraire, on trouve des échos. Dans ce cas, nous ferons une campagne de fouilles. Nous allons la programmer, elle pourrait avoir lieu au cours de l'été." 

Des fouilles qui ont déjà eu lieu, partiellement, à la fin des années 60. À cette époque, l’association allemande VDK localise une fosse. Onze corps sont exhumés. Mais, les recherches s’arrêtent net, devant l’émoi local.

"Vous aviez, je pense, une tension telle au niveau du village, explique Xavier Kompa, directeur départemental de l'ONACVG. Vous aviez les enfants, les petits-enfants, et encore des Résistants qui avaient peut-être participé à ces exécutions. Et, je pense effectivement que les choses sont apaisées aujourd'hui."

Un apaisement qui doit permettre de retrouver aujourd’hui les 36 corps manquants. Si les recherches aboutissent, s'ensuivra alors une phase d’identification. Sur les onze corps exhumés en 1969, seuls sept ont été reconnus.

Le contexte historique

Le 8 juin 1944, les maquisards attaquent la garnison allemande de Tulle. Ils ont pour objectif de reprendre la ville. Lors de cette attaque, ils font prisonniers 46 soldats allemands et une femme française accusée de collaboration.

Après plusieurs jours dans la campagne corrézienne, l'ordre leur est donné le 12 juin 1944, trois jours après le massacre de Tulle, deux jours après celui d'Oradour-sur-Glane, de les exécuter. En 1969, onze corps ont été exhumés d'une première fosse dans la plus grande discrétion.

Les opérations qui ont commencé ce mardi pour tenter de retrouver une trace des corps restants vont durer trois jours. Si les résultats de ces investigations sont fructueux, des fouilles devraient démarrer dans le courant de l'été.

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