Alors que l'examen du projet de loi sur le passe vaccinal est toujours en cours à l'Assemblée Nationale ce 5 janvier 2022, une restauratrice de Tulle refuse depuis cet été de contrôler le passe sanitaire de ses clients, elle ne veut pas se faire vacciner. Malgré le risque quotidien de voir son établissement fermé, elle se présente comme une irréductible.
Depuis l'instauration du passe sanitaire, Zora Da Silva reste une irréductible. À la tête d'un bar restaurant à Tulle, elle refuse de contrôler ses clients.
Après deux semaines de fermeture pour congés à Noël, elle est de nouveau derrière son comptoir et persiste dans sa démarche : "Je vois pas pourquoi on mettrait les vaccinés, les non vaccinés dans un coin. Bientôt on va mettre des bus pour les vaccinés, des bus pour les non vaccinés ? Il est où le but ? Parce qu’on est pas vacciné on va pas pouvoir aller au cinéma, on va pas pouvoir aller au restaurant, on va faire quoi alors ?"
Elle a déjà été verbalisée à deux reprises. Toujours hors la loi, elle risque tout simplement la fermeture de son établissement, mais elle préfère cela au contrôle du passe et au vaccin : " Pour mon gagne-pain je vais faire quoi, je vais être obligée de me vacciner ? Obligée de contrôler les passes et les identités des gens ? Ça va devenir le passe vaccinal maintenant, vous imaginez, on va être obligés d’avoir les vaccins, alors ça va être tous les trois mois maintenant, parce que les vaccins ne marchent pas bien sûr."
« Je fermerai 15 jours, et je rouvrirai après. Ou alors je ferai une manifestation devant la préfecture de la Corrèze pour rester ouverte. J’irai jusque-là
Zora Da Silva, restauratrice à Tulle
Zora Da Silva est soutenue par un collectif d'anti passe sanitaire, et de clients réguliers : "Si l’État fait des lois, je demande à l’État de mettre un policier pour faire le boulot que l’État veut c’est tout. C’est l’État qui demande à avoir un passe sanitaire et une pièce d’identité, Madame elle travaille, si on demande à cette dame de faire la police en plus c’est pas normal," explique Pascal, un client.
Par rapport aux petits bistrots de quartiers, c’est important d’accueillir tout le monde, sans discrimination, ni de race, ni politique, ni religieuse, ni de santé. Donc on soutient Zora dans cette lutte
Chris, membre du collectif 19
Un groupe d'amis est installé à une table et se prépare à déjeuner : "Là on va manger une carbonara avec les copains, c’est convivial, c’est sympa. Rester toute la journée chez soit à moment donné quand on est retraité c’est difficile, il faut qu’on ait un petit endroit à nous et ce serait vraiment dommage que ce soit fermé ici."
Point de soutien en revanche du côté des autres restaurateurs de la ville : "Non les restaurateurs de Tulle je n’ai aucun soutien. Mais ça je ne comprends pas. Je pense que je dois être la seule dans Tulle à ne pas demander le passe sanitaire. Au début ça gueulait beaucoup début 2020 quand ils nous ont fait fermer. Moi je demande juste à travailler, avec les gestes barrière évidement."
Gestes barrière ? La restauratrice ne porte pas de masque. Elle affirme effectuer un test chaque matin avant d'embaucher. Contactée par téléphone la préfecture explique simplement qu'elle fera appliquer la loi.