Un syndicaliste policier, conseiller municipal à Tulle, comparaissait de mardi 15 mars devant la justice pour abus de confiance, usage de chèques contrefaits et faux en écriture. Il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis. Il a fait appel.
Au matin de son procès devant le tribunal judiciaire de Tulle, Grégory Hugues se veut très combatif : “J’ai un genou à terre, mais le syndicalisme est un sport de combat et j’ai bien l’intention de me relever”.
Car le syndicaliste de la police et ancien 3ème adjoint du maire de Tulle est accusé d’escroquerie, abus de confiance, usage de chèques contrefaits et faux en écriture.
La justice lui reproche d’avoir détourné 21 000 euros des comptes de l’association nationale d’action sociale des personnels de la police (ANAS). L’affaire a été révélée le 29 juillet 2020 dans un article du canard enchaîné intitulé : "Des poulets picorent dans les œuvres sociales de la police".
Il reconnaît les faux mais conteste le détournement sous l'argument que l'ANAS savait qu'il avait emprunté de l'argent.
Vengeance
Pour sa défense, Grégory Hugues explique qu’il a emprunté de l’argent à l’ANAS pour “faire face à des difficultés financières passagères” mais qu’il comptait “rembourser ce prêt".
Il représentait alors le syndicat SGP Police pour la Corrèze. Avant de s’acquitter de la somme qu’il devait, il a quitté SGP pour rejoindre Alliance police, embarquant avec lui quelques dizaines d’adhérents.
A partir de ce jour-là, j’ai été l’homme à abattre. Les instances dirigeantes de SGP Police et de l’ANAS étaient alors les mêmes. Il fallait me nuire et le syndicat avait la main mise sur les œuvres sociales.
Grégory Hugues, prévenu dans le procès
Ligne de défense
Pour attester ces faits devant le tribunal judiciaire de Tulle, Grégory Hugues et son avocat entendent dévoiler des pièces prouvant son innocence : “une source m’a transmis un mail lui dictant mot pour mot l’ossature de ce qu’elle devait dire pour me nuire pendant l’enquête"
Grégory Hugues ajoute que le fait d’emprunter de l’argent à l’ANAS était alors chose courante à SGP Police.
Dans cette affaire, l'avocat général a requis 3 à 4 mois de prison avec sursis et une interdiction d'activité professionnelle, argumentant qu'il était "responsable de ses propres dérives."
condamnation et appel
Grégory Hugues a finalement été condamné à 6 mois de prison avec un sursis probatoire de 2 ans. Il ne pourra plus exercer le métier de policier pendant 1 ans et devra rembourser 19 975 euros à l'association nationale des œuvres sociales de la police. Il devra en outre payer 500 euros à l'ANAS au titre du préjudice moral.
Le prévenu nous indique qu'il a fait appel de la décision : "Je ne laisserai pas une association gangrenée par un syndicat revanchard me salir. Et sachez que que Alliance police me renouvelle toute sa confiance. L'ensemble de mes mandats locaux, régionaux et nationaux viennent d'être confortés".