Corrèze : le meeting des représentants de Zemmour refusé à Uzerche aura lieu à Sainte-Féréole, berceau de la famille Chirac

Les sympathisants d’Éric Zemmour pensaient organiser une réunion publique à Uzerche. Mais le maire de la petite ville a refusé. Du coup, le meeting aura lieu à Sainte-Féréole, berceau de la famille Chirac.

Le symbole est fort. Le parti reconquête d’Eric Zemmour a officiellement retenu une salle dans la petite commune de Sainte-Féréole (19) pour une réunion publique le 12 mars 2022. Benjamin Cauchy, conseiller politique du candidat, ainsi que Guillaume Peltier, son porte-parole, pourraient être les invités d’honneur.

Le village est le berceau de la famille Chirac en Corrèze. C’est ici que reposent les grands parents de l’ancien président de la République. Dans l’une de ses dernières interventions officielles le 11 mars 2007, Jacques Chirac avait pourtant prévenu : « Ne composez jamais avec l’extrémisme, le racisme, l’antisémitisme ou le rejet de l’autre »

 

Des pressions « anti-Zemmour »

Jean Pierre Faurie, référent du parti « reconquête » en Corrèze, dénonce des pressions qui l’empêchent de mener à bien la campagne d’Eric Zemmour dans le département.

Le 20 février, un meeting devait avoir lieu à Brive. Mais le propriétaire de la salle aurait reçu des menaces. Selon Jean Pierre Faurie, « on lui a dit que s’il acceptait, il n’aurait plus un seul client dans son établissement. Nous avons décidé d’annuler pour éviter de lui porter préjudice ».  

Uzerche

Une nouvelle réunion devait avoir lieu à Uzerche le 10 mars 2022. Cette fois-ci, c’est le maire qui a refusé la location de la salle polyvalente.

Jean Paul Grador motive sa décision par la présence d’un centre pour demandeurs d’asile dans sa commune. Il entend prévenir un trouble à l’ordre public. Plusieurs associations sont impliquées dans l’accueil de nos réfugiés.

Les gens sont très sensibles à ces discours haineux qui sont le fondement de ce parti. Ils pourraient manifester à l’extérieur et même dans la salle. Je n’ai aucune envie d’allumer ce feu. Je veux vivre dans une ville apaisée.

Jean Paul Grador, maire (PCF) d’Uzerche.

Uzerche est très impliquée dans l’accueil des migrants depuis le démantèlement de la jungle de Calais en 2016. Un centre pour demandeurs d’asile a ouvert en septembre 2017. Quand les talibans ont repris l’Afghanistan, cette commune s’est aussi portée volontaire pour héberger des réfugiés.  

Les militants de Reconquête parlent de leur côté d’une inégalité de traitement. Il y a quelques semaines, la ville d’Uzerche a été le théâtre d’une grande émission de télévision en direct avec Valérie Pécresse : « Mme Pécresse a pu venir à Uzerche et n'a pas du tout été ennuyée et comme par hasard M. Zemmour serait le non venu... non bienvenu... donc c'est pas possible (...) On est bien dans un déni de démocratie à partir du moment où la loi oblige d'avoir une égalité entre les différents candidats on peut pas dire "pourquoi elle et pourquoi pas lui ? ».

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