Alors que la France et la région s’apprêtent à vivre une nouvelle phase du déconfinement, les indicateurs de suivi de l’épidémie poussent à l’optimisme, même si des inquiétudes demeurent.
Première raison de retrouver l’optimisme : la courbe des taux d’incidence.
La Haute-Vienne sous le seuil d’alerte
Ce mardi 8 juin est marqué par un évènement notable dans le département de la Haute-Vienne : le taux d’incidence, qui correspond au nombre de nouveaux cas pour 100 000 habitants sur une semaine, est passé sous le seuil d’alerte de 50 pour se fixer à 48. Il s’agit d’un niveau équivalent à celui du début du mois de septembre 2020.
La tendance est favorable aussi en Creuse avec un chiffre de 18. En Corrèze, c’est 59, un peu plus élevé, mais la courbe est encourageante.
Ces chiffres montrent que la baisse entamée il y a plusieurs semaines se confirme, et que la première phase du déconfinement le 19 mai dernier n’a pas eu de conséquences négatives.
Les hospitalisations en baisse
La baisse des taux d’incidence se voit désormais plus nettement à l’hôpital.
67 personnes sont actuellement hospitalisées pour Covid en Haute-Vienne. On est encore au niveau du début de la troisième vague, mais la courbe baisse.
En Creuse le nombre de personnes hospitalisées est de 25, il est relativement bas mais stable depuis plusieurs jours.
En Corrèze, il n’y a plus que 7 patients hospitalisés pour Covid ; on était monté à 85 en début d’année.
Vers un été plus serein ?
On ne connaît pas encore l'impact de l'ouverture des salles de restaurants, où la transmission du virus sera facilitée, mais la situation est pour l'heure encourageante.
La France a cependant déjà connu une baisse de la circulation du virus l’année dernière à la même époque. Ensuite, il y a eu la deuxième vague. C’est probablement un phénomène de saisonnalité, comme pour la grippe.
Ce qui change cette année, c’est qu’avec les vaccins, même en cas de rebond épidémique à la rentrée, il y aura sans doute moins de formes graves, et donc moins de tension dans les hôpitaux.
Encore des sujets d’inquiétude
Deux sujets de préoccupation demeurent.
D’abord, l’impact des variants. Le variant Delta, nouveau nom du variant dit Indien, a été identifié à Bordeaux, puis à Niort, et maintenant dans les Landes, où le taux d’incidence a augmenté.
Un phénomène à relativiser selon l’épidémiologiste Laurent Filleul : "Ca a été le feu la semaine dernière, mais ce sont des chaines de transmission localisées, et dès qu’on a la moindre petite augmentation, le pourcentage est important." Et pour faire face, "On reste très vigilants, on met toutes les chances de notre coté en matière de surveillance et de séquençage. Nous sommes la région qui a été la plus concernée par ce variant, et on commence à avoir de l’expérience."
Autre sujet qu’il faudra surveiller : l’évolution de la vaccination.
Si le centre de vaccination du CHU de Limoges ne désemplit pas, un phénomène nouveau se dessine du côté du centre municipal, selon son responsable Bernard Bertin : "On a des personnes qui annulent, et on se rend compte que la semaine prochaine il y a encore des créneaux de disponibles".
Le centre va donc mettre en place des listes d’attente, en espérant que l’engouement pour la vaccination ne baissera pas, car il s’agit bien du seul espoir pour sortir vraiment de cette crise sanitaire.