Affaire Théo : deuxième journée de procès en Creuse

Ce mardi 22 janvier 2019, devant les assises de la Creuse à Guéret, se déroulait le deuxième jour du procès du meurtrier présumé de Théo, ce jeune homme de 19 ans tué devant chez son père à Chambon-sur-Voueize, d'un coup de fusil.

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Cette deuxième journée de procès a été marquée par plusieurs temps forts.
D’abord, par des témoignages.

Dans cette affaire où le conflit de voisinage revient régulièrement dans les débats, un voisin jardinier paysagiste a quant à lui rapporté qu’il n’avait rien à reprocher à l’accusé, Jean Bera. Il a souligné qu’il n’entretenait pas de relation avec lui, quand il a constaté le caractère bourru de son voisin.

Un jour de mars, soit 5 mois avant le drame, il dit avoir été surpris en rentrant chez lui un midi, d’apercevoir Jean Bera sortir un fusil de chasse de son coffre, un fusil entier, c’est-à-dire pas cassé, ni dans une housse, conformément à la législation.
Or, il ne pouvait pas revenir d’une journée de chasse car on ne se trouvait pas en période de chasse ni en week-end.

L’ex-épouse de l’accusé, Evelyne Mignard a également déposé à la barre. Elle l’a fréquenté pendant 12 ans et ne l’avait plus revu depuis 1980. Evelyne Mignard raconte les jours heureux à ses côtés, toutefois assombris avec le temps par le caractère colérique et impulsif de Jean Bera. Elle rapporte la violence de l’homme vis-à-vis de leur chien de chasse puis à son égard, lorsqu’elle annonce d’elle le quittait.


C’est au tour d’un ami de lycée de Théo de témoigner. Il raconte les débuts de son amitié avec l’adolescent. Il décrit quelqu’un de généreux. Venant de se faire exclure d’une bande de copain, le jeune homme rencontre Théo qui l’accueille tout de suite et devient très vite son ami.

On ne pouvait que sourire à ses côtés. On était une bande de 9. Tous auraient dit la même chose que moi et je tiens à dire que je les représente.


Cette audience a été marquée par un autre moment intense, sans doute le plus fort de cette deuxième journée. La vidéo prise par David, le petit frère de Théo, quelques minutes avant sa mort a été projeté dans la salle. 25 secondes d’images au moment où le meurtrier présumé menace Théo avec son fusil de chasse, puis s’adressant à son frère :

 Arrête de filmer, sinon je te mets une cartouche.

C’est alors que Théo, à son tour, demande à son frère d’arrêter de filmer.

Enfin, un expert en balistique est entendu. Il explique l’impossibilité d’un tir accidentel. Il rapporte que la sécurité du fusil de chasse avait été enlevée. Jean Bera avait par ailleurs un doigt sur la détente, dont la mise en action nécessite une pression certaine. Le tir a eu lieu à moins de 80 centimètres de l’abdomen du jeune Théo. Aucun choc n’a pu déclencher le tir.

L’accusé soutient pourtant qu’il ne faisait que menacer le jeune homme pour qu’il parte.

Demain, les experts psychologues et psychiatres continueront de présenter leur rapport.
En fin d’après-midi, débuteront les plaidoiries des parties civiles, celles de l’avocat de la mère représentant son fils mineur David 17 ans, et de la sœur de Théo, Morgane 24 ans et de l’avocate du père.

Jeudi, sont attendus le réquisitoire de l’avocat général et la plaidoirie de l’avocat de l’accusé.

Jean-Bera encourt 30 ans de réclusion criminelle.   


Le verdict tombera en fin d’après-midi.
 


 
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