"Pariez sur le cheval !" c'est l'appel lancé aux éleveurs. Certains d'entre eux font cohabiter des chevaux et des vaches limousines au sein du même troupeau. Une pratique qui apporte de nombreux bénéfices. Seul frein, le manque de débouchés pour la viande de cheval.
Depuis une dizaine d'années à St-Agnant de Versillat en Creuse, dans leurs prés, Xavier Devaud et son associé font cohabiter, chevaux de trait bretons et vaches limousines.
Des prairies mieux utilisées. C'est l'un des intérêts de l'élevage mixte. Cette pratique permet aussi de valoriser des races de chevaux de trait parfois devenues très rares. La démarche se développe timidement, faute de débouchés pour la viande de cheval en France.La cohabitation, c’est pour améliorer l’utilisation des prairies. On a constaté que les vaches ne consommaient pas certaines espèces d’herbe mais que les chevaux la consommaient.
Aussi, la chambre régionale d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine a organisé le 5 avril à la Souterraine le colloque « mixité des troupeaux : pariez sur le cheval ! » pour évoquer les bénéfices économiques.
Le paradoxe actuel est que l'immense majorité de la viande de cheval consommée dans l'hexagone est importée du Canada ou d'Uruguay et que les cours ont atteint cette année pour la première fois ceux de viande bovine. La consommation dans l'hexagone a chuté depuis les années 60. Les Français en consomment 200 grammes par an et par personne contre 24 kg pour la viande bovine. La France compte 31 000 élevages de chevaux actuellement et 66 000 chevaux de trait dont 10 % sont abattus chaque année. Les chevaux consommés sont généralement des chevaux de course de réforme.
La complémentarité bovins/équins a donc de l’avenir en Limousin pour les éleveurs.