Dix huit ans de réclusion criminelle, dont neuf de sûreté : c'est le verdict prononcé par les Assisesde la Creuse, à l'encontre de Cédric Ziessel. C'est moins que les vingt-deux ans requis par l'avocate générale, même si la qualification d'assassinat a été retenue.
Le réquisitoire
L’avocate générale a débuté son réquisitoire en expliquant aux jurés la différence entre un meurtre et un assassinat. Loin d’être un détail en droit, puisque justement la qualification change tout, du moins, la sévérité de la peine. Le meurtre peut être considéré comme « impulsif », l’assassinat lui comporte la préméditation, circonstance aggravante.Et justement, pour l’avocate générale, c’est un assassinat qu’a perpétré Cédric Ziessel, le 26 avril 2017, à Bord-Saint-Georges.
Oui, il a pu se sentir humilié, oui il a pu ressentir de la haine. Mais il a quitté les lieux avant de revenir armé. Un temps qu’il aurait dû mettre à profit pour se calmer, pour ne pas commettre son geste. C’est donc un assassinat.
Vingt-deux ans de réclusion criminelle, voilà donc ce qu’a requis l’avocate générale, avec une peine de sûreté des deux tiers, quelle que soit la peine prononcée. Elle a également demandé une obligation de soins durant sept ans, avec trois ans d’emprisonnement supplémentaires si cette obligation n’était pas respectée, et une interdiction de détention d’arme durant quinze ans.
La plaidoirie
Me Hélène Mazure, l’avocate de Cédric Ziessel, a au contraire insisté sur l’humiliation ressentie par son client, celle de plus, celle de trop, lui qui n’a jamais senti le respect des autres à son encontre."Même quand il le jette dehors, Yoann Vauléon ne le respecte pas en tant qu’homme, il le traite comme un petit garçon, en lui tirant les oreilles et le nez ; lui le boxeur, qui n’arrive même pas à se défendre par un coup de poing. Et quand en plus son ami Jean lui dit aussi de partir, il voit que Yoann lui reste, il peut, lui, rester. Pourtant Cédric Ziessel se sent plus légitime à rester, son Jeannot c’est son ami, il lui a rendu service, il a fait des travaux chez lui, sans rien demander en échange, sauf un peu de reconnaissance. Lui, le solitaire, qui n’avait que sa mère dans sa vie, et qui vient de mourir, 3 mois plus tôt.".
L’avocate renie donc la qualification d’assassinat. Elle plaide le « pétage de plombs », terme que tout le monde au village va prononcer.
La violence émotionnelle de son client est si forte que justement, elle va à l’encontre de la préméditation, qui demande elle un recul psychologique, une analyse froide, une préparation calculée.
Un « pétage de plombs » renforcé par la maladie mentale de type schizophrène de Cédric Ziessel, et son traitement médical avec pas moins de 8 médicaments…