Pendant deux jours, les présidents de droite – LR et centre - des départements étaient réunis en séminaire à Guéret (Creuse). À l’ordre du jour : la situation politique et budgétaire très incertaine qui inquiète ces élus locaux accusés par Bercy de ne plus contrôler leurs dépenses publiques et de creuser la dette de la France. Ce qui n’est pas du goût des intéressés.
« À ce rythme-là, on va dans le mur ! », prévient le président des départements de France. Réunis en Creuse ce mercredi 11 septembre, les présidents des départements de droite mettent la pression sur le nouveau gouvernement. La droite est majoritaire dans les départements. Alors, au vu du contexte politique et budgétaire très tendu, sa voix compte. Et elle n’est pas tendre envers Bruno Le Maire, le locataire démissionnaire du ministère de l'Économie qui vient de publier une note accusatrice.
L’explosion des dépenses publiques, dont celle des collectivités territoriales, pourrait – est-il écrit -, à elle seule, dégrader les comptes 2024 de 16 milliards d’euros. Une affirmation qui agace prodigieusement le Président des départements de France, l'UDI, François Sauvadet.
"Ça fait quatre mois que nous n'avons pas d'interlocuteur pour les départements de France comme pour les autres collectivités. Quatre mois ! Bien évidemment, nous devons faire face à des défis considérables, et si on ne fait rien, on va droit dans le mur !", s’agace François Sauvadet.
En cause : l’effet de ciseau – plus de dépenses, moins de recettes. Résultat : quatorze collectivités locales sont dans le rouge dont la Creuse qui bénéficie, en urgence, d’un fonds d’aides. Presque six millions attribués à ce département du Limousin qui ne voit pas pour autant l’avenir en rose.
"2024, ça va aller, 2025, ça commence à être plus compliqué, mais sans trajectoire nouvelle, sans augmentation de nos ressources, celles qui nous sont aujourd'hui dédiées par l'État, en 2026 ça ne passera plus", prévient Valérie Simonet, présidente du département de la Creuse.
Dans ces conditions, toutes les hypothèses sont sur la table. À commencer par l’arrêt de certains investissements pour la rénovation des collèges ou la réfection des routes. Mais les départements de France poussent – de droite comme de gauche - pour une autre solution : la solidarité nationale. Réponse : la semaine prochaine avec la nomination d’un nouveau gouvernement que ces élus attendent de pied ferme.