A Boussac, les cinq médecins généralistes qui approchent tous de la retraite n'ont pas réussi à trouver de remplaçant pour l'été 2020. Epuisés et en colère, ils sont partis en vacances en même temps pour alerter sur la problématique de l'accès aux soins en Creuse. Une astreinte est assurée.
En ce mois d'août 2020, avant d'arriver à la pharmacie avec leur ordonnance, les patients de Boussac en Creuse doivent suivre un parcours de santé inhabituel : "on a appelé les infirmières, explique cette patiente, les infirmières sont rentrées en contact avec notre docteur et puis on y est allés, voilà, c'est tout !"
En temps normal, à la maison de santé de Boussac, en Creuse, cinq médecins généralistes se partagent une patientèle de 6
000 creusois. Mais en cet été 2020, aucun remplaçant n'a accepté de venir, alors la maison de santé a fermé de façon symbolique avec un médecin généraliste d'astreinte par jour : à distance ou sur place !
La population n'est pas prise en otage, elle est prise -et le terme est respectueux- à témoin d'une situation qui est l'annonce d'une évolution préoccupante (...) Il faut une volonté politique, il faut une volonté de la population, il faut une volonté des élus : il faut qu'on travaille ensemble et qu'on arrête de tirer sur le pianiste !
En colère et éprouvés par la crise sanitaire, ces médecins lancent donc un cri d'alerte qui est également relayé par les élus locaux comme Nicolas Simonnet. Le président de la communauté de communes Creuse Confluence explique que 5 maisons de santé ont été créées sur ce territoire ce qui constitue un maillage important.
Maintenant, il nous faut des médecins et il n'y a que l'Etat qui puisse nous apporter cette solution : qu'ils assument leur responsabilité en légiférant ! Les mesures incitatives, on les a toutes essayées, elles ne marchent pas : à un moment donné, il faut des mesures coercitives
Sans solution rapide, la maison de santé pourrait devenir une coquille vide car l'heure de la retraite approche pour les médecins de Boussac qui affichent une moyenne d'âge de 61 ans. De quoi aggraver le problème de l'accès aux soins dans le nord-est de la Creuse.